Plumés peut-être mais dignes. Sur les fauteuils du conseil de prud’hommes de Bourges, hier matin, vingt-trois des vingt-sept salariés de Doux, à Blancafort, sont assis côte à côte. Solidaires. Attentifs. Ce sont eux que le plan social brutal du géant breton de la volaille a envoyés à l’abattoir du chômage.
Indemnités réclamées(...) Sur les 163 salariés de l’abattoir du Cher-Nord, 63 sont passés sous le couperet du si mal dénommé plan de sauvegarde de l’emploi qui en fait le sacrifie. Vingt-sept ex-salariés ont confié à l’avocat berruyer le soin de laver leur honneur floué et leurs droits qu’ils estiment bafoués, dans une juste répartition des richesses : un certain montant d’indemnités pour requalification de contrats à durée déterminée en indéterminée par exemple. (...)En cause dans cette affaire, des contrats à durée déterminée (CDD) prolongés à l’infini, destinés à remplacer, selon l’avocat des ex-Doux, « plusieurs salariés en même temps », des contrats persistants et durables, « renouvelés de façon discutable ». En cause, des licenciements économiques mal motivés.
En cause encore, un reclassement interne en berne, un plan de sauvegarde de l’emploi trop flou, « inexact et insuffisant ». En cause enfin, des indemnités pour les vingt-sept salariés d’une à plusieurs dizaines de milliers d’euros chacun. (...)
L’avocat des administrateurs judiciaires qui entrent en action après le dépôt de bilan du groupe Doux auprès du tribunal de Quimper en juin 2012, justifie d’un délai trop court et « des moyens financiers de misère » pour faire face aux mesures imposées par le tribunal de commerce breton… Chacune des parties adverses balaie, dans des notions de droit, les arguments avancés par Me Nonin.
Décision le 25 septembreMais surtout, le plus difficile pour les ex-Doux, présents hier, est ailleurs : l’abattoir pour lequel ils travaillaient, tourne quand même, sans eux, avec du personnel venu d’autres ateliers. Leurs postes étaient indispensables. Ce qui pose la question de l’utilité de leurs licenciements, question soulevée par Me Nonin. (...)
Les conseillers devront étudier les épais dossiers durant l’été. Ils rendront leur décision, très attendue, le 25 septembre.
Rémy Beurion
Retrouvez l'intégralité de l'article dans l'édition du jeudi 27 juin du Berry Républicain.