Le rassemblement prévu en faveur de Kader Azzouz et Sakouba Keita a fait l’objet hier d’une déclaration officielle auprès de la préfecture du Cher.
La famille et les amis de ces deux Berruyers crient à l’injustice après leur condamnation vendredi dernier à douze et dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Cher. La juridiction les a reconnus coupables de deux braquages dans des bureaux de Poste à Bourges fin 2011.
Au moins trois jours auparavantSaliah Hellal, tante de Kader Azzouz, a effectué une déclaration à la préfecture du Cher hier matin. Ces formalités sont nécessaires pour permettre à la préfecture de prendre les dispositions nécessaires pour l’encadrement de cette manifestation.
Selon l’article L.211-1 du Code de la sécurité intérieure, la déclaration doit avoir lieu entre trois et quinze jours francs avant le rassemblement.
Le rassemblement est prévu à partir de 14 heures devant le groupe scolaire Jean-Baptiste-de-la-Salle. Le cortège devrait prendre aussi le chemin du centre-ville de Bourges en passant à proximité de la maison d’arrêt du Bordiot où sont actuellement incarcérés les deux hommes âgés de vingt et un ans.
Quelle sera la réaction de la préfecture à ce sujet ? L’autorité qui reçoit la déclaration se trouve dans l’obligation de délivrer un récépissé. Mais ce récépissé ne vaut pas autorisation. La déclaration de manifestation est en fait régie par un régime d’accord tacite. En résumé, la manifestation est autorisée uniquement si l’administration ne s’y est pas opposée explicitement. Elle peut prendre ce genre de décision dans le cas de menaces de troubles à l’ordre public.
L’initiative de cette marche avait déjà suscité la colère des magistrats cette semaine. Paul-Édouard Lallois, délégué régional de l’Union syndicale de la magistrature, s’était exprimé mardi dans nos colonnes à ce sujet : « C’est une pression inadmissible sur le travail d’une institution indépendante. »
Guillaume Faucheron