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Patrick Leboul regrette l'évolution des politiques menées pour les jeunes

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n Quel bilan faites-vous des politiques successives en direction des jeunes, de la culture et des sports ? Les jeunes attendent des adultes qu'ils s'intéressent à eux, en leur donnant la possibilité de s'exprimer, en accompagnant leurs projets. Le sport est un moyen fabuleux d'expression, synonyme d'éducation, d'intégration et d'efforts. Je leur ai transmis ce que j'avais appris des autres. Je leur ai consacré du temps et j'en suis fier. Si je dois être le témoin d'une évolution, ce n'est pas celle des enfants mais des politiques successives qui ont relégué celle en faveur de la jeunesse au second plan.

n De quelle manière répondre aux besoins des jeunes ? Je suis arrivé à Salbris en 1972, le maire de l'époque, Roger Corrèze, était un passionné de sports et en a fait un véritable enjeu social. Les infrastructures sportives et les services des sports ont été créés sous ses mandats. Cette politique en faveur de la jeunesse a été payante puisqu'en 1980, Salbris a obtenu le titre de ville de moins de 10.000 habitants la plus sportive de France. 

L'association du Centre de loisirs et de culture était dynamique et la ville bénéficiait d'un lieu où les jeunes se retrouvaient pour partager des activités comme le théâtre, la photo, la peinture, la guitare. Des bénévoles assuraient des permanences jusqu'à tard le soir pour que les jeunes puissent répéter ou se retrouver autour d'une partie de baby-foot. Ce préfabriqué a accueilli de nombreux spectacles et vu naître des passions et vocations.

Après sa destruction en 2005, aucun bâtiment n'a été réhabilité par la mairie actuelle. Les Salbrisiens ont été privés d'un lieu fédérateur. Seul le théâtre a résisté, aujourd'hui porté par l'association l'Ouvre-boîte. La construction d'un centre culturel serait une réponse aux besoins des jeunes.

n La jeunesse ne serait-elle plus une priorité ? Les élus vous diront que d'autres collectivités de taille équivalente n'ont pas les mêmes infrastructures sportives ni les mêmes prestations offertes aux enfants et que le budget qui leur est consacré représente une part importante du budget global. Si la ville ne peut plus se permettre financièrement d'assumer l'entretien de son patrimoine et de maintenir son niveau de prestations, des choix doivent être faits mais pas au détriment des enfants.

Héritage des politiques passées, il y a à Salbris de beaux outils pédagogiques et un service des sports auxquels les Salbrisiens sont attachés. Les éducateurs sportifs interviennent dans les écoles, dans les associations et encadrent les activités de loisirs. Les parents accordent de l'importance à la pratique sportive et la demande pour des activités adaptées aux 3-6 ans est grandissante. Certains parents font des kilomètres pour amener leurs enfants dès leur plus jeune âge.

n Avez-vous des regrets ? Je regrette l'absence de réflexion sur les orientations à donner au service des sports et la non prise en compte des besoins. J'ai bien proposé quelques pistes mais je me suis heurté à une fin de non-recevoir.

n Vous dites vouloir poursuivre votre engagement pour les jeunes. Cela passe-t-il par un engagement politique ? Non, absolument pas ! Je n'ai pas pu mener à bien des projets comme une école municipale pour les 3-6 ans qui permettrait aux enfants d'acquérir des bases avant de rejoindre les associations sportives. Je pense aussi que l'avenir passe par la création d'un service des sports intercommunal. 

Je souhaite partager mon expérience pour voir naître de vrais projets autour des enfants, du sport et de la culture. Les nouveaux rythmes scolaires imposés par l'Éducation nationale et la mise en place d'un projet éducatif pour les enfants devraient remettre à l'honneur les activités culturelles et artistiques.


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