Il n'y aura pas de projets pharaoniques
Faire aussi bien qu'avant, mais avec moins, sans recourir ni à l'emprunt, ni à une hausse des taux d'imposition, telle est la difficile équation qu'ont dû résoudre les conseillers municipaux pour boucler le budget primitif 2014. Un budget qui s'équilibre en recettes et en dépenses à 8.177.797,51 euros en section de fonctionnement, et à 3.691.786,25 euros en section d'investissement.
Ce budget est en tout cas « le premier à enregistrer une baisse significative des dotations de l'État de près de 88.000 euros couplée à la mise en place de réformes coûteuses qui s'imposent à notre collectivité, telles que la réforme des rythmes scolaires de l'ordre de 80.000 euros en dépenses, et dont les aides ne sont pas actuellement pérennes », explique le maire, Michel Autissier. « Mais on essaie de s'inscrire dans la continuité, sans avoir recours à l'emprunt, ni à l'augmentation des impôts, mais ça ne durera pas une éternité, si on continue de nous malmener comme on est en train de le faire », prévient-il. « Nous entrons dans une période, et il faut avoir le courage des mots que n'ont pas certains : on rentre dans une phase d'austérité. Ça veut dire compression des masses salariales, compression des dépenses énergétiques, compression des investissements Il faudra faire des petites choses sympas, travailler sur le bien-être, travailler sur les investissements minimums, mais il n'y aura pas de projets pharaoniques, on n'en a pas les moyens. »
Maîtrise des dépensesAinsi, pour le fonctionnement, les efforts d'économie portent sur un montant de 155.207 euros pour les charges à caractère général, ainsi qu'une maîtrise des dépenses de personnel (non-remplacement de postes), hors recrutement nécessaire pour la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Et la municipalité mise toujours sur la nécessaire réorganisation des services municipaux engagée depuis deux ans. « Il est bien clair qu'il n'y aura pas de licenciements, mais on ne remplacera pas systématiquement les gens qui partent à la retraite », explique-t-il. « Et il va falloir tendre vers une mutualisation des moyens, avec l'intercommunalité. »
La commune s'est également fixée un cap : « à partir du 1 er septembre, il faut qu'on ait déjà mis en place des modifications de structure, de fonctionnement, de mise en location de salles, qui nous permettent une économie substantielle. » Avec les travaux prévus à l'Abbé-Moreux (ils doivent débuter le 17 mai) pour la création d'un Relais de services publics, d'autres salles communales devraient alors être libérées (celles qui accueillaient les permanences de certains services), « ce qui nous permettra de serrer les dépenses énergétiques. »
Et pour ce qui est de l'investissement, « les dépenses d'investissement seront axées sur l'économie et l'emploi », annonce Jean-Pierre Rouard, sixième adjoint. « Au lieu de subir le Plan de prévention des risques technologiques (qui concerne Butagaz), la commune va profiter de ce dernier et du barreau routier (qui doit relier la RD 940 à la RD 30) pour développer son offre de terrains à vocation économique afin de faciliter l'accueil de nouvelles entreprises et pérenniser l'entreprise Rateau en lui permettant de se réinstaller sur Aubigny, malgré une expropriation (car elle se retrouve dans le périmètre de sécurité autour de Butagaz) ». Le budget prévoit ainsi une dépense de 1.021.514 euros et des recettes de près de 395.200 euros pour ce projet, hors produits des cessions (ventes de lots). Et une somme de 80.000 euros est prévue pour la création d'un nouveau lotissement communal, qui doit permettre à de nouvelles familles de s'installer à Aubigny.
Un budget validé par 25 voix pour, puisqu'il y a eu 4 voix contre de la part de l'opposition. « Nous n'avons pas participé aux débats budgétaires, le budget a été fait sans que nous ne soyons présents, avant que nous ne soyons élus, remarque Cathy Daugu. Certaines dépenses ont été choisies il y a quelques années, et on continue à payer cette année et l'année prochaine Et des choix récents ont été faits, mais ce ne sont pas nos choix », d'où ces votes contre.