Boire du sancerre, ça n'a pas de prix
Boire un verre de sancerre à Paris, La Rochelle ou Aurillac n'a pas le même prix. La preuve.
Le même vin est servi à Sancerre à 2,90 euros et à Nice à 6,30 eurosQuand dans une brasserie orléanaise (*), le verre coûte 7 euros, à La Rochelle il est à 6 euros et à Paris à 8,50 euros. Pour une bouteille, elle revient à 41 euros à Grenoble, à 38 euros à Toulouse et à 26 euros à Bourges.
Des écarts qui peuvent s'expliquer par le type de cuvée proposé mais aussi par le prix de la vie courante dans ces différentes villes. Ainsi, le même vin servi à Sancerre et à Nice est proposé à 2,90 euros sur le piton et à 6,30 euros sur la Riviera.
Si les prix ne sont pas les mêmes, les habitudes de consommation, elles, semblent être semblables partout. « Les gens aiment bien consommer du sancerre avec du poisson ou des crustacés, explique un restaurateur. Ou alors à l'apéritif, en mise en bouche. Les clients qui veulent du blanc sec, on les oriente facilement vers le sancerre. » Alexis, gérant de la Table ronde à Grenoble, le confirme : « Le blanc, c'est surtout pour le poisson et les fruits de mer. »
« Du sincère, c'est quoi du sincère ? »Et si sur les côtes, avec les spécialités de la mer, le sancerre devrait être légion, à Marseille par exemple, de nombreux restaurateurs n'en proposent pas. « Du sincère, c'est quoi du sincère ? », demande un patron de bistrot. « Du sancerre, connais pas », lance un autre. Heureusement, d'autres connaissent leurs classiques et regrettent de ne pas en avoir à leur carte : « On n'en propose pas mais pourtant c'est du très bon vin ! »
À Sancerre, sur la Nouvelle Place, Rose-Marie Prothée, la gérante du café des Arts propose le verre à 2,90 euros et la bouteille à 19,50 euros. « Je fais au même prix le blanc, le rouge et le rosé, à l'intérieur et en terrasse », annonce-t-elle fièrement. Et si certains Sancerrois se laissent tenter par ses vins aux tarifs attractifs – les plus avantageux de notre panel – ce ne sont pas les plus grands consommateurs « C'est surtout les touristes qui en prennent. Les gens d'ici, ils en ont ras le bol du sancerre, ils préfèrent boire de la bière ! », conclut Rose-Marie Prothée.
(*) Pour le nom des établissements et la provenance des vins, se rapporter à l'infographie.