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La société de matériel agricole et horticole au tribunal de commerce de Bourges, hier matin

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49 licenciements chez DSP Carroy-Reixit

«Ça fait mal. C'est simplement terrible. » Agnès Lassauzet travaille depuis un an et demi chez DSP Carroy-Rexit. L'entreprise vierzonnaise quasi centenaire, spécialisée dans le matériel agricole et horticole, a été mise en liquidation hier matin, sur décision du tribunal de commerce de Bourges, après une période d'observation d'un mois dans le cadre d'un redressement judiciaire. Ses quarante-neuf salariés seront licenciés.

« On ne va pas faire d'un soudeur un maître d'hôtel »

Agnès Lassauzet a le sentiment d'avoir été « lâchée » par les pouvoirs publics. « Le maire n'a jamais répondu à nos courriers, à nos questions. Même si c'était pour nous dire qu'il ne pouvait rien faire, au moins on aurait eu l'impression d'être écoutés, d'être entendus. » La future licenciée a appelé hier le cabinet du maire dans l'espoir de parler à Nicolas Sansu. Une secrétaire lui a proposé un rendez-vous, vendredi prochain, avec d'autres salariés. « J'ai l'impression que ces quarante-neuf licenciements vont passer inaperçus. C'est fou, ce fatalisme. Si personne ne bouge, on ne fera jamais changer les choses ! »

D'après le directeur de l'entreprise, Patrick Dubois, six repreneurs se sont présentés. « Dans leurs offres, il n'y avait pas la reprise des salariés. Le problème, ce n'est pas le dossier, c'est que les gens ne veulent pas rester à Vierzon (1). Les propositions de reprise venaient de personnes ayant déjà des sites ailleurs qu'ici. » Patrick Dubois s'inquiète désormais de l'avenir de ses salariés. « Pour un gros paquet d'entre eux, il n'y a pas de solution. On ne va pas faire d'un soudeur un maître d'hôtel à Courtepaille ! »

Si cette décision est « dramatique » pour les familles, elle est aussi « préoccupante pour le savoir-faire et l'outil industriel », estime le maire, qui avait reçu les salariés à l'issue d'un mouvement de protestation, en janvier, lors des v'ux de l'intercommunalité. « C'est un drôle de système dans lequel on vit où une entreprise qui a un carnet de commandes ne peut pas être aidée et où des banques exigent des garanties impossibles à tenir », constate Nicolas Sansu.

Le député contactera le ministre du Redressement productif aujourd'hui, à l'Assemblée nationale. « Je demande au ministre d'intervenir dans ce dossier afin de sauver des emplois et un outil de travail qui permet encore de fabriquer en France des produits de qualité. »

La communauté de communes Vierzon Sologne Berry, qui a la compétence économie, avait été sollicitée il y a trois ans par le chef d'entreprise pour trouver un lieu plus grand afin de permettre à la société de s'agrandir. Faute de dénicher la perle rare répondant à ses exigences industrielles et financières, Patrick Dubois avait décidé de quitter la ville pour s'installer à Châteauroux (Indre).

« On a fait tout ce qu'on pouvait faire, redit Jean-Claude Sandrier. Il y a eu aussi beaucoup d'atermoiements, beaucoup de tergiversations dans cette affaire. Nous ne pouvions pas construire 10.000 mètres carrés et la solution intermédiaire que nous avons proposée (2) n'était certes pas complètement satisfaisante mais permettait de voir venir. Je pense aussi que M. Dubois aurait dû, il y a deux ans, s'associer à quelqu'un pour dégager du capital. » Jean-Claude Sandrier espère que certains salariés pourront être embauchés à Nexans, à Mehun-sur-Yèvre.

Nadia Essayan (opposition) avait rendu visite aux salariés en avril, avant le placement en redressement judiciaire. Si l'élue municipale et communautaire se « désole » de cette fermeture, elle demande aussi que soit fait « un bilan objectif pour analyser ce qui n'a pas été correctement ou suffisamment fait pour accompagner cette entreprise au cours des cinq dernières années afin d'éviter que de nouveaux cas aussi douloureux ne se produisent à nouveau ».

Le plan de liquidation est entre les mains du mandataire. Reste à savoir si des offres seront faites après une vente globale ou une vente aux enchères pour créer une nouvelle société à Vierzon.

(1) D'après Jean-Claude Sandrier, il y aurait eu trois repreneurs, dont un sérieux qui « n'aurait pas obtenu son prêt bancaire ».

(2) Les locaux voisins d'EGI inoccupés.


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