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La conduite adaptée pour l'autonomie

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La conduite adaptée pour l'autonomie

Après la théorie, la pratique. Quoi de mieux pour comprendre les besoins au volant des personnes en situation de handicap que de se mettre à leur place ? C'est ce qu'ont fait les participants à un séminaire sur la conduite adaptée, jeudi après-midi.

Résistances à vaincre

Médecins, ergothérapeutes, représentants d'associations ont pu s'asseoir dans des sièges conçus pour les personnes en fauteuil ou pouvant être utilisé pour prévenir ou soulager des douleurs du dos. Ils ont, également, testé la conduite d'une seule main, dans des véhicules auto-écoles adaptés. Ils ont été souvent surpris de découvrir qu'il existe de nombreux systèmes techniques, qui peuvent être individualisés, pour faciliter la vie au volant, comme les commandes manuelles ou les pédales inversées.

Tout le monde peut, un jour, être concerné. Et avec le vieillissement de la population, des besoins encore mal évalués sont, déjà, là et iront croissant. Ce séminaire était une première, à l'initiative d'Annie Vigier, garagiste vierzonnaise spécialisée dans l'adaptation des véhicules. Elle a souhaité profiter d'un changement de procédure pour les personnes handicapées souhaitant passer leur permis de conduire (lire ci-dessous), pour organiser cette rencontre entre des prescripteurs au contact d'usagers et de patients et des fabricants.

Avant de passer aux essais, Annie Vigier avait, d'abord, présenté son activité, au garage de La Lande, dont 25 % de chiffre d'affaires liés à l'adaptation de véhicules. Élisabeth Hovasse, gériatre au centre hospitalier, est, ensuite, intervenue pour évoquer les difficultés de s'adapter à de nouveaux systèmes et les résistances à vaincre.

Elle a évoqué des problématiques différentes, selon qu'il s'agisse d'un jeune victime d'accident ou d'une personne âgée en perte de moyens. « Le premier espère récupérer et refuse souvent l'idée d'avoir des séquelles. Chez la deuxième, il y a une rigidité psychologique liée à la difficulté d'accepter de vieillir », a exposé le médecin. D'où la nécessité d'anticiper, lorsque l'on est encore en pleine possession de ses moyens. Pour Élisabeth Hovasse, « tout le monde devrait le faire ! »

Au même titre que l'aménagement de la maison, celui de la voiture peut se prévoir, car le vieillissement ne s'arrêtera pas.

Le médecin a indiqué que certains patients, y compris souffrant d'Alzheimer ou de maladies apparentées, continuent à conduire. Interrogée par un des participants sur la possibilité, ou pas, de signaler ces personnes à risque, elle a expliqué que « dans le Cher, suite à un accident mortel survenu à Bourges, les médecins peuvent, en effet, signaler à la préfecture les cas semblant relever d'une consultation de la commission médicale ». Les familles peuvent, également, le faire mais Élisabeth Hovasse a précisé que c'était « une démarche très délicate ». Et pourtant, elle a cité une étude qui révèle que ces malades présentent cinq fois plus de risque d'accidents que le reste de la population.

Quant à la question de la visite médicale à rendre obligatoire à partir d'un certain âge, revenant régulièrement dans le débat public, le médecin regrette l'emballement médiatique qui fait que tout le monde a peur qu'on lui retire son permis à soixante-quinze ans. « Mais la majorité des personnes est en bonne santé et le conservera sans problème ! » Reste à convaincre les autres.


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