Quantcast
Channel: Le Berry Républicain : Les derniers articles
Viewing all articles
Browse latest Browse all 86404

Leila et Benoît Aupetitgendre ont fait le choix de la transformation

$
0
0

Nichée au cœur du Boischaut, la ferme de Leila Lamandier et de Benoît Aupetitgendre, accueille les consommateurs. En effet, le couple a fait le choix de la vente directe comme de plus en plus d’éleveurs.

Déjà installés en volailles, l’idée de l’atelier leur vient lorsqu’ils s’installent en porc, il y a quatre ans. « On s’est rendu compte que vendre de la viande fraîche, découpée à l’abattoir de Saint-Amand, n’était pas assez rentable pour notre élevage de cochons qui demande un atelier bien spécifique. » Jarret, gorge, abats, tête, pieds, 30 % des porcs n’étaient ni exploités ni valorisés.

Les consommateurs demandent plus de produits fermiers

Pourtant, tout est bon dans le cochon. Et puis, Leila invoque une autre raison, bien plus importante : la gourmandise?! « Je suis fan de saucisson et de jambon sec. » Les producteurs ont également à cœur de ne pas marcher sur les plates-bandes des autres éleveurs. Or, la charcuterie sèche bio est inexistante dans le secteur.

Leila est donc partie en formation à Aurillac dans un centre de transformation spécialisée dans la viande. Jusqu’à cet été et la fin des travaux, les agriculteurs réalisent leurs produits là-bas dans un atelier relais. Après deux ans d’apprentissage, l’atelier de transformation de 240 m2 sera inauguré le 27 septembre.

D’après Leila, s’il y a autant d’éleveurs qui se lancent dans la production fermière, c’est parce qu’il y a d’abord une forte demande de leurs clients pour du porc bio. Puis les modes de consommation ont évolué. Les formations aussi. « La charcuterie sèche s’essouffle. La grande distribution a fait du mal aux bouchers charcutiers. Et ils ne sont plus formés de la même façon. » Résultat : ils sont de moins en moins nombreux à venir chercher les bêtes – à un prix intéressant pour les éleveurs – et à les transformer après.

De toute façon, selon Benoît, « il n’y a que deux voies possibles aujourd’hui : soit l’agrandissement, soit la vente directe et la plus-value. » Alors, le couple n’a pas fait les choses à moitié, en réalisant un bâtiment aux normes CE, de façon à pouvoir fournir tout type de clientèle, y compris les collectivités.

Heureusement, les banques ont suivi. « En général, les banquiers ont du mal à comprendre qu’entre la construction du bâtiment et la réalisation de produits ou la vente, il peut s’écouler beaucoup de temps. Il faut tout expliquer. » Salle de découpe, de cuisson, laverie, chambres froides, saloirs, l’équipement seront bientôt prêts pour la transformation des younas, les porcs élevés par le couple. Deux jeunes agriculteurs qui croient dur comme fer à l’avenir de la vente directe. Et ils ne sont pas les seuls…

Pour l’oncle de Benoît, Alain, on sépare trop production et commerce dans l’hexagone. Le couple entend bien prouver que les deux peuvent fonctionner à merveille. 

Virginie Mayetvirginie.mayet@centrefrance.com


Viewing all articles
Browse latest Browse all 86404

Trending Articles