L’OPH, dont vous êtes le directeur, est le seul bailleur social du département à participer à la semaine nationale du HLM, en organisant divers événements. N’est-ce pas un peu dommage ? Si je ne prêche que pour ma paroisse, on peut se dire que cela va mettre en avant notre structure et notre travail. Mais plus généralement, c’est vrai qu’il aurait été intéressant de voir France Loire, Jacques-Cœur habitat et Bourges habitat nous rejoindre dans cette opération. On aurait pu se partager les rôles, échanger.
Au final, vous assumez seul les manifestations de communication. Changer l’image du HLM a un coût. Lequel ? Cette opération sur laquelle nous planchons depuis trois mois nous coûte environ 7.000 euros. C’est sans compter tout le personnel des différents services qui a préparé l’événement ou y participera.
L’idée de cette semaine est-elle toujours de promouvoir le rôle du logement social ? C’est l’idée. On va parler de mixité sociale, du rôle d’accompagnement du bailleur, de l’habitat de demain. Nous nous devons de communiquer sur les HLM pour casser cette image stéréotypée et vieillotte qui lui colle à la peau. Il faut changer le regard que porte la société sur le logement social et sur son mode de fonctionnement.
C’est d’ailleurs dans cette optique que vous ouvrirez à la presse, mercredi, une commission d’attribution de logements… Malheureusement, nous ne pouvions l’ouvrir à tous. Mais en conviant les médias, l’idée est de casser une autre idée reçue sur les HLM. Non, l’attribution d’un logement ne se fait pas avec des passe-droits. Ce n’est pas le royaume, entre guillemets, de la magouille. Il y a des critères, des règles bien précises à respecter. Pour vivre heureux, il ne faut pas forcément vivre caché. Il faut être transparent.
Les HLM changent. Le temps des barres, des tours, semble révolu. Comment voyez-vous le logement social dans les prochaines décennies ? Les époques changent, la société, les demandes et les logements aussi. Il y a une grande mixité dans notre patrimoine. Sur les 7.000 logements que nous gérons dans 95 communes du Cher, de Préveranges au sud à Clémont au nord, 3.600 sont du collectif. Je suis persuadé qu’il en faudra toujours même si aujourd’hui, sans trop généraliser, ce qui fait rêver les gens, c’est le pavillon avec le petit bout de jardin ou de potager. Il faut conserver du petit collectif. Je ne suis pas pour le tout pavillon qui amènerait notre société dans une forme de toujours plus d’individualisme. Il faut du vivre ensemble. Entre le pavillon et les grandes tours comme j’ai connu en région parisienne où l’on trouvait 360 logements et 2.000 personnes, le petit collectif a toute sa place et son intérêt.
Quel regard portez-vous sur les grands ensembles construits il y a des décennies et qui persistent encore ça et là ? Je ne renie pas ce qui a été fait. Il ne faut pas oublier que les barres et les tours ont répondu à leur époque à de vrais besoins. Grâce à ce type de logement collectif, des personnes qui vivaient dans des bidonvilles en région parisienne ont découvert les sanitaires. Les exigences sont différentes aujourd’hui. On le voit bien dans les enquêtes de satisfaction réalisée tous les trois ans. Le plancher de quinze-dix-huit centimètres qui laissait passer le bruit, si cela ne dérangeait pas par le passé, aujourd’hui, c’est inconcevable. Les enquêtes de satisfaction réalisée tous les trois ans sont là pour nous aider à savoir où fournir des efforts.
Propos recueillis par Benjamin Gardelbenjamin.gardel@cenrefrance.com