café et petits gâteaux. Mais ce n'est pas une réunion de femmes au foyer pour une vente à domicile. Quand les membres du bureau du Groupement féminin de développement agricole des Combrailles se retrouvent chez la présidente Michèle Debord, à Sainte-Thérence (Allier), elles joignent l'agréable à l'utile.
Elles se rencontrent pour partager leurs préoccupations du moment. Et par les (mauvais) temps qui courent, il suffit de mettre l''il à la fenêtre pour comprendre. « Les terres sont gorgées d'eau, la récolte d'herbe en juin est compromise, les tracteurs ne peuvent pas rentrer dans les champs, les bêtes ne profitent pas ». Les copines de Michèle se remontent le moral et après « on essaie de remonter le moral de nos maris ». Le GFDA existe pour ça. Pour se raconter entre femmes, agricultrices ou pas (soixante adhérentes), pour échanger des expériences, se soutenir, tisser du lien comme on dit aujourd'huiæ « Internet, le téléphone portable, d'accord mais on a tous besoin de contacts humains ».
Le stress sur les exploitationsCe réseau d'amies ne passe pas son temps à papoter. Il agit en programmant régulièrement des formations d'une à trois journées, des réunions d'information. Aucun sujet n'est tabou. « Il y a quatre cents suicides d'agriculteurs par an en France. Pourquoi ? Nous avons abordé le stress sur les exploitations lié aux contraintes administratives, sanitaires, environnementales, etc. ».
Un voyage est programmé au moins une fois par an. Une sortie où « on essaie de ne pas voir que des fermes et des vaches » même si, cette année, l'estive a été choisie, la montée des troupeaux vers les plateaux du Cantal. Dernière initiative en date, un marché du terroir et de l'artisanat à Marcillat dont la deuxième édition vient de se dérouler. « C'est l'occasion d'aller à la rencontre des gens ». En projet, un clip sur les risques psychosociaux du métier d'agriculteur « pour montrer ce qu'on vit ». Toutes ces activités, souvent innovantes, poursuivent les mêmes objectifs : valoriser le canton, défendre les agriculteurs dont l'image est « dégradée » et rompre l'isolement dans un univers où il n'est pas rare « de passer des journées sans croiser personne ». Michèle Debord and co espèrent tenir encore longtemps même si elles peinent à rajeunir leurs rangs : « On connait la crise de la cinquantaine ! »