Walid, un Berruyer qui aura dix-neuf ans en fin de semaine, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve, hier après-midi, en comparution immédiate, par le tribunal correctionnel de Bourges.
Soupçonné d’avoir volé un téléphone portable à un Allemand dans la nuit de samedi à dimanche, avenue Marcel-Haegelen, à Bourges, et de l’avoir frappé avec un panneau de signalisation, il était jugé pour vol en récidive et violences avec arme (le panneau).
« C’est une dispute d’ivrognes qui ne se sont pas compris », résume Julie Dallois-Segura, avocate de Walid. Anne Dubost, substitut du procureur de la République de Bourges, voit plutôt « une conception étrange de l’amitié franco-allemande » de la part du prévenu.
Une certitude : la victime, qui était accompagnée d’un ami, était alcoolisée. Venus en France pour poser des éoliennes, ils avaient passé une soirée arrosée au pub O’Brian’s. Walid, qui ne s’est jamais remis du décès de son père, avait bu également avec des amis dans le quartier des Gibjoncs et rentrait chez lui.
Perdus, les deux Allemands, qui ne parlent pas français, cherchent un taxi. Ils croisent Walid et lui demandent d’en appeler un. Le prévenu prend le téléphone (un Iphone) d’un des Allemands à la main… et s’enfuit. « Ils faisaient que me jeter des regards bizarres et j’ai eu peur, assure Walid. Un coup ils parlaient anglais, un coup une autre langue. »
Après une longue course, l’un des deux Allemands rattrape Walid et récupère l’Iphone. Mais le jeune Berruyer affirme que les deux amis en ont profité pour lui dérober son propre téléphone et un billet de 5 euros.
C’est parce qu’il voulait récupérer ce téléphone portable que Walid aurait suivi les deux Allemands et attrapé un panneau signalant des travaux pour frapper l’un des deux (léger traumatisme crânien et deux points de suture au coude gauche).
Présent à l’audience, l’Allemand victime des coups et du vol a pu être entendu grâce à l’arrivée au tribunal, au débotté, d’une personne faisant office d’interprète. Il a préféré rire de la version de Walid.
La substitut du procureur a requis huit mois de prison ferme, avec mandat de dépôt (envoi direct en prison). Elle a rappelé que Walid avait déjà été condamné pour vol par le tribunal pour enfants en 2012 (sa seule mention au casier judiciaire) et serait jugé le 4 septembre prochain pour… un autre vol de téléphone portable.
Me Dallois-Segura a réclamé une peine avec sursis pour son client, qui « a aussi reçu des coups ». Elle a été suivie par les juges.
G.J.