Dora peint Sophie mais pas que
La peintre Dora Bendixen a intitulé son exposition saint-amandoise l'Espace de Sophie. Parce que c'est le prénom d'un de ses modèles, mais aussi en référence au livre norvégien le Monde de Sophie, un best-seller mondial sorti dans les années 1990, tout à la fois roman et initiation à la philosophie.
n Quel est votre parcours d'artiste ? J'ai grandi en Norvège, mais je me suis installée en Italie il y a longtemps. Je vis dans une communauté artistique internationale. Plus jeune, je sculptais le marbre. J'ai eu une éducation artistique très classique, et mon travail était figuratif. Mais je voulais être libre et pendant très longtemps ensuite, je me suis exprimée dans l'attraction. Il y a dix, nouveau virage. J'ai voulu me rapprocher de ce que nous avons de plus profond en nous. Dans une toile, je cherche un point, c'est lui qui sera figuratif, le reste de la toile étant plus flou, avec plus de matière.
n Pourquoi une exposition sur l'enfance ? La Sophie de l'exposition est une enfant qui essaie de se trouver. Et en la regardant, je cherche à savoir qui je suis. J'ai peint des petites filles, mais pas en tant qu'objets de désir comme on le voit partout dans la peinture, la littérature Notre société perpétue cette image démodée des femmes. Moi, je les peins comme des sujets, comme des femmes regardées par une femme. Avec mes modèles, je suis comme un metteur en scène.
n Vous n'avez choisi que dix toiles, pourquoi ? Parce que l'accrochage est rythmé par les arches de cette magnifique salle voûtée. Ensuite, il y a des toiles que j'avais emmenées mais que j'ai dû écarter : leurs couleurs ne correspondaient pas au lieu.
è Pratique. À voir à l'Orangerie à partir du 11 juillet et jusqu'au 17 août, les vendredi, samedi et dimanche de 15 heures à 19 heures. Vernissage ouvert à tous samedi 12 juillet entre 18 et 20 heures.
