« Il nous faut rester optimistes, continuer à être pugnace et porter haut et fort ce projet qui représente un véritable investissement d’envergure pour nos territoires ! »
Le sénateur Rémy Pointereau (UMP) se montre résolument volontaire quand il prend sa casquette de président de l’association TGV Grand Centre Auvergne. Il faut dire que cela faisait quelque temps que l’on n'avait pas évoqué l’avenir de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Orléans-Clermont-Lyon (Pocl) qui semblait tombée aux oubliettes. Visiblement non si l’on en croit Rémy Pointereau qui présidait hier un nouveau conseil d’administration de l’association. Bien au contraire même. Le projet ferroviaire, toujours d’actualité, s’est nourri ces derniers mois d’une concertation intense conduite par Réseau ferré de France (RFF).
Un an et demi de concertationEn effet, RFF a réuni, durant un an et demi, pas moins de seize ateliers de concertation technique et huit ateliers de concertation citoyenne autour du projet Pocl. « Cette concertation a permis à RFF de reprendre ses méthodologies d’études, d’ouvrir de nouveaux champs d’investigation et au final d’enrichir la vision technique du projet afin qu’il réponde au mieux aux besoins exprimés », soulignait hier Didier Roblès, directeur du projet Pocl chez RFF.
En clair, l’objectif poursuivi était d’apporter le plus d’éléments éclairants pour faciliter le choix entre les deux tracés, l’ouest ou le médian. Choix qui devrait être finalisé d’ici à la fin d’année par le comité de pilotage du projet Pocl, présidé par le préfet coordinateur de la Région Auvergne, Michel Fuzeau.
Cette phase de concertation a permis d’approfondir trois grandes thématiques : l’effet des scénarios sur l’accessibilité des villes du Grand Centre de la France ; leur impact sur l’environnement en Région Centre ; leur réponse à l’un des deux objectifs du projet POCL qui est de doubler la ligne Paris-Lyon existante et menacée de saturation.
Sur la première thématique, Didier Roblès souligne que « les tableaux de fréquence et de temps de parcours ont permis de confirmer que les scénarios Ouest et Médian sont très proches ». Sur la deuxième thématique, « les discriminations » possibles des deux scénarios n’interviennent que dans la seule Région Centre, avec d’un côté la traversée de la Sologne (ouest) et de l’autre le Sancerrois (médian). « Les participants ont apporté de nouvelles données et défini les méthodes d’évaluation environnementale », précise Didier Roblès.
Concernant la troisième thématique, RFF ne peut que constater la supériorité du scénario médian qui « permet un gain de temps de dix minutes par rapport à l’itinéraire actuel, avec un gain en nombre de voyageurs plus importants » : 1 million de voyageurs supplémentaires par an, soit deux à trois allers-retours de plus par jour. En outre, Didier Roblès souligne que « dans le scénario ouest, l’itinéraire Paris-Lyon est plus long d’environ 70 kilomètres par rapport à l’actuel », contre 25 kilomètres pour le scénario médian.
Motion pour le tracé ouestHier, on a bien senti l’opposition farouche d’une grande majorité des membres de l’association (à l’exception de ceux de la Nièvre, nouvellement élus) au scénario médian. Pas une nouveauté. Mais, une fois encore, bon nombre se sont insurgés contre la très visible préférence de RFF pour ce tracé, à l’image de l’ancien député Jean-Claude Sandrier (PCF). Didier Roblès ne pouvait que répéter que RFF n’était « en aucun cas décideur », rien n’y fait. Une motion a été adoptée à la quasi-unanimité pour appuyer ce choix du scénario ouest, variante Roanne. Tout comme la nécessité de la modernisation de la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
Rendez-vous désormais à la rentrée pour la réunion de la commission de consultation des élus et l’avis des Régions sur le financement. Décision finale espérée pour la fin d’année.
Frank Simon
