Chers, les joueurs du Cher ?
Une sorte d'omerta règne dans le football amateur lorsqu'il s'agit de parler argent. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce que beaucoup de clubs craignent de voir l'Urssaf leur tomber dessus. Aussi parce que depuis des plombes, parler d'argent dans le foot fait mauvais effet.
Pourtant, la saison de foot est la plus longue et la plus dense (35 à 40 matches, donc de week-ends pris par saison, avec trois à quatre séances par semaine) de tous les sports collectifs.
Des demandes à 2.000 euros en DH !Bien entendu, de tous les clubs contactés dans le Cher, aucun n'a souhaité communiquer officiellement sur le sujet. Malgré les plaintes en « off » de la gourmandise des joueurs actuellement.
Pour autant, quelques indications se dégagent. D'abord, que plusieurs joueurs réclament maintenant des sommes ahurissantes pour évoluer simplement en DH. « Oui, on nous a déjà demandé 1.500 à 2.000 euros par mois pour jouer chez nous », a par exemple rapporté Olivier Gilardin, directeur sportif à Saint-Amand (DHR). Club qui a décidé ne plus donner un centime de fixe à ses joueurs et se prépare donc à en perdre un wagon.
Pour précision, lorsque l'on parle de « fixe », il s'agit en général de frais de déplacement. Somme toute méritée et peu élevée au regard du temps passé et des frais engagés.
Ailleurs, on annonce « être malin » pour signifier les sommes modestes en jeu. Un autre club propose des primes de match (courant à partir de la DHR), mais « à condition de leur présence à l'entraînement ». Soit pour ce club, 10 euros par jour de présence en semaine. 30 euros la victoire, « cela leur paye la licence et leur équipement sur la saison », explique-t-on.
Les contrats d'avenir à la modePour beaucoup, les clubs proposent des contrats d'avenir (CAE, financé à 70 % par les clubs) à des joueurs, afin de pouvoir s'assurer leur disponibilité aux entraînements. Souvent, les joueurs sont ainsi éducateurs au club.
Au Bourges 18 (CFA2), club phare du département, sept CAE travaillent au club. Et le président, Jean-Marie Apert, insiste pour leur faire suivre une formation. Jason Willock suit par exemple une formation de plombier, Adel Khechim vient d'avoir son Bafa et prépare son BPJEPS.
Ailleurs, en régional, les clubs ont entre un et trois CAE. Tous éducateurs de jeunes au club.