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Trente jours après, le bras de fer entre la direction de la Poste et les facteurs continue

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Les facteurs ne décolèrent toujours pas

«On n'arrêtera pas tant qu'on n'aura pas des avancées concrètes. » Les mots de Dominique Larduinat sont lourds de sens. Ce délégué intersyndical CGT, FO et Sud ne lâchera rien, il l'annonce d'ores et déjà. Le problème, c'est que la direction non plus. « Nous ne négocierons pas sur la mise en place de la nouvelle plateforme, ni sur la pause méridienne », déclare Philippe Canizares, directeur du courrier en Berry.

Regroupement de plusieurs centres

Pour mieux comprendre les enjeux de cette lutte, revenons aux racines du conflit. Mars 2013, le projet d'une nouvelle plateforme de distribution de courrier est validé. Elle émergera dans la Zac du Guidon, à Aubigny-sur-Nère, et regroupera les autres centres de distribution des cantons de Vailly-sur-Sauldre, La Chapelle-d'Angillon et Argent-sur-Sauldre. « Certains de ces locaux étaient vétustes, il fallait faire un seul centre où les conditions de travail sont meilleures », souligne Philippe Canizares. Le problème pour les syndicats, c'est l'augmentation des risques routiers due aux trajets supplémentaires de chaque postier tous les matins. L'impact écologique est également pointé du doigt. La direction, de son côté, ne comprend pas la réaction tardive de leurs opposants. « Nous n'avons pas été invités aux discussions », affirme Dominique Larduinat.

Mais cette première source de conflit n'est pas la seule. Les grévistes contestent un autre point de la nouvelle organisation : la pause méridienne. La direction demande à ses facteurs de stopper leur activité pendant quarante-cinq minutes ou une heure, chaque midi. « Chaque entreprise fait cela, précise Philippe Canizares. Nous voulons le bien-être de nos postiers. Une pause pour se restaurer réduit la pénibilité. » Pour Dominique Larduinat, ce son de cloche sonne faux. « Cette pause coupe la journée en deux. Elle nous oblige à arrêter la tournée en plein milieu. Et puis elle nous fait finir plus tard. »

Des problèmes de chiffres

En contrepartie de cet arrêt quotidien, la Poste propose un jour de repos hebdomadaire supplémentaire. Ainsi, les postiers bénéficieraient de cinquante-deux jours de repos annuel au lieu de vingt-six.

Cette grève aura mobilisé depuis un mois entre treize et seize postiers. Sur les chiffres, les syndicats et la direction n'arrivent pas non plus à accorder leurs violons. La dissonance se fait sur le ratio effectif des grévistes. Les directeurs n'estiment pas cette grève majoritaire (13 grévistes sur 39 selon eux), tandis que les syndicats pensent le contraire, et comptent 16 grévistes sur 22. La différence s'expliquerait par la prise en compte, dans les chiffres de la direction, des intérimaires, des non-titulaires et des absents.

Des discussions ont été instaurées par les deux camps pour trouver un accord. Parmi les propositions émises, celle des grévistes qui consiste à supprimer la pause méridienne, tout en travaillant sept heures par jour au lieu de six actuellement. Cette mesure, qui amènerait le temps de travail des postiers à quarante-deux heures hebdomadaires, leur permettrait de ne plus couper la tournée en deux.

La direction refuse, pour le moment, ce compromis et propose d'autres points de sortie de conflit. « Nos agents choisiront de prendre une pause méridienne de quarante-cinq minutes ou d'une heure. En fonction, ils termineront la journée avec un quart d'heure de moins ou de plus. » Journée que les syndicats ne souhaitent de toute façon pas finir trois quarts d'heure ou une heure plus tard. Le serpent se mord la queue.

Une discussion doit avoir lieu ce matin pour essayer une nouvelle fois de débloquer un conflit qui s'enlise.


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