« Je ne suis pas contre l'arasement siæ »
Adjointe à la promotion de Bourges, aux jumelages et aux relations internationales, Véronique Fenoll est aussi présidente du Syndicat mixte du canal de Berry (SMCB).
n À la fin du mois seront connues les conclusions de la commission d'enquête concernant notamment l'arasement, à Bourges, du barrage du moulin de la Chappe. On ne vous a pas entendue sur ce sujet. Quelle est votre position ? Pour ou contre ? La continuité écologique, pour permettre aux poissons de remonter le canal, est avancée pour expliquer cet arasement, et je ne peux que saluer ces bonnes intentions. Maintenant, j'ai toujours exprimé mes craintes quant au problème de l'eau. Je ne suis pas contre l'arasement si, et seulement si, un niveau suffisant d'eau est assuré. Le contraire serait catastrophique.
n Pour quelles raisons ? Le canal de Berry est une merveille, surtout pour le promeneur qui se balade au bord d'un canal en eau. Au-delà de l'aspect esthétique, sans un niveau suffisant d'eau, les plantes aquatiques invasives proliféreraient avec pour conséquence de grandes difficultés pour le syndicat pour faucarder, sans oublier l'augmentation des charges d'entretien des banquettes végétalisées. Un coût que notre syndicat ne pourrait évidemment pas supporter. Maintenant, je ne suis pas une technicienne. Si on nous assure que cet arasement n'a que des incidences positives sur ce si bel environnement, alors pourquoi pas
n En septembre 2012, vous nous parliez d'un « canal de Berry malade » sur les 60 kilomètres à la charge de votre syndicat. Comment se porte-t-il aujourd'hui ? Les problématiques restent les mêmes. Les galeries creusées par les ragondins continuent de fragiliser l'ouvrage et des fuites sont toujours constatées. Mais des actions sont régulièrement menées et des améliorations apportées pour renforcer des berges fragilisées çà et là.
n Ne faudrait-il pas augmenter la cotisation des communes pour mieux soigner ce canal de Berry ? Dans le contexte actuel, cela me paraît très compliqué. Les élus des communes traversées par le canal sont conscients de la nécessité de pérenniser ce patrimoine, mais à une époque où l'argent ne tombe pas du ciel, on ne peut pas leur en demander toujours plus.
n Que faudrait-il faire pour que les Berrichons et les touristes s'approprient plus le canal de Berry ? Je le concède, ce patrimoine vert et bleu d'exception n'est pas assez mis en avant. Il faut défendre cet ouvrage, le promouvoir et l'améliorer. La création d'un Canal de Berry à vélo, sur le modèle de ce qui s'est fait sur la Loire, serait un superbe coup de pouce. Parce qu'il faut bien le reconnaître : aujourd'hui, rouler à vélo sur le bord du canal, quand cela n'est pas impossible, cela peut se révéler périlleux Avant d'en arriver là, il nous faut réussir la fusion entre les différents syndicats et les communes qui ont en charge une partie du canal. Ce rassemblement est indispensable pour ensuite aller chercher les aides de l'Europe, de la Région, etc. sans qui ce projet est impossible.