Avant-hier, Bruneau Carcel et Éric Delaunay ont donné les premiers coups de pédale d'une aventure qui s'annonce longue. Ils se lancent dans un voyage à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie qui doit les conduire jusqu'au Japon. Un trajet de près de 22.000 kilomètres à travers dix-sept pays qu'ils effectueront… sur deux roues !
Pour les deux amis d'enfance de quarante-cinq ans, c'est un vrai rêve de gosse qui est en train de se réaliser. « On s'était dit qu'un jour nous ferions un tour du monde, se souvient Bruneau Carcel. L'idée était tombée aux oubliettes ! Mais elle a ressurgi il y a trois ans. Nos enfants commençaient à être autonomes, c'était le moment de se lancer. » L'artiste peintre, membre de l'association vierzonnaise la Palette du monde, n'a pas été long à convaincre son camarade, décorateur sur faïence rouennais et initiateur du projet. Passionnés par l'Asie, tous deux ont, de leur propre aveu, « soif de liberté et de découvertes ».
Depuis leurs premières rêveries, le projet a mûri. L'envie d'un tour complet du globe a été abandonnée. Trop long, trop cher et surtout synonyme de longues traversées maritimes ou de trajets aériens. Car pas question de prendre une voiture. Encore moins d'emprunter trop souvent l'avion. Pourquoi le vélo ? « Pour la lenteur qui nous donne un rythme plus humain, affirme Éric. C'est aussi un moyen de se connaître soi-même. »
Les deux routards comptent, tout de même, prendre le temps de descendre de selle le plus souvent possible. Car ce qui les pousse à partir, c'est bien « la découverte des peuples », de leurs coutumes, des paysages, le voyage au gré des rencontres. « Il n'y a que moi qui parle anglais. Par contre, Éric parle japonais. À nous deux, nous devrions nous débrouiller ! », confit Bruneau Carcel. Ils ont déjà balisé à distance quelques étapes de leur expédition et pris contact, par exemple, avec un artiste de Birmanie. Au fur et à mesure de leur voyage, ils comptent réaliser aquarelles, photos, films, récits… Et écrire un livre sous forme de carnet de voyage, ainsi qu'un reportage vidéo, des expositions et des conférences. « Il y a une dimension humanitaire et écologique dans notre démarche. Outre la beauté du monde que nous ne manquerons pas de décrire et d'exposer, nous dénoncerons la misère des peuples, les atteintes aux droits de l'homme ainsi que les attaques manifestes envers notre planète. »
Pour l'heure, la première étape doit les conduire de Saint-Hilaire-de-Gondilly à Nice (Alpes-Maritimes), soit 750 kilomètres de route. Ils attaqueront ensuite l'Italie. Une première pour Bruneau Carcel qui n'a jamais franchi les frontières hexagonales. Ce n'est qu'un petit pas en avant. Car le voyage devrait durer de huit à dix mois.
