Il n'y a pas d'âge pour viser les étoiles
Lili Rose a huit ans. Quand on lui a montré le trapèze sur lequel elle allait devoir avoir la tête en bas, elle était un peu effrayée. « Je pensais vraiment que j'allais tomber. » Mais elle avait tellement envie d'y arriver. Tous les autres enfants de son atelier la regardaient. Alors, elle a pris sur elle, et a réussi la figure. C'est même le numéro qu'elle a « préféré ».
De toute façon, aux stages de vacances pour enfants au National Palace, les artistes n'ont pas l'habitude de forcer la main. Ce qu'ils veulent, c'est transmettre un savoir-faire et que les jeunes, de six à quinze ans, prennent surtout du plaisir.
Lohan, huit ans elle aussi, a un penchant pour le trapèze. Mais elle tient à jouer le jeu pour découvrir le reste et attend son tour pour tenir en équilibre sur la grosse boule rouge que lui tient Eddie Ringenbach, cogérant du cirque. « C'est la deuxième fois que je viens et je ne m'en lasse pas, raconte-t-elle. J'aimerais bien plus tard en faire mon métier », ajoute-t-elle, les yeux brillants. « Grâce aux moniteurs », elle n'a « même pas peur ». Sa cousine et son copain sont aussi sous le chapiteau de cette dernière session du mois de juillet, mais elle est tellement concentrée à bien faire qu'elle ne pense même pas aller les voir. « Je préfère travailler pour faire mieux », justifie la fillette.
C'est d'ailleurs ce qui impressionne toujours Sascha Corts, second cogérant : « Ils sont tellement sérieux et assidus dans leurs activités, c'est très agréable. » Volontaires, au point que certains s'inscrivent à plusieurs stages dans l'été. C'est le cas de Pablo, dix ans, qui apprend les arts du cirque depuis cinq ans maintenant et ne s'en lasse pas. Venu en famille, avec sa s'ur et son frère, il ne sait que choisir entre la boule, les assiettes chinoises, le trapèze et le rouleau. Le but, c'est de « s'améliorer toujours plus ». Très à l'aise au trapèze, il va tenter de « faire une galipette avant, pendant que ça balance. » Et depuis peu, il a même monté « un numéro comique sur une bascule avec Lorenzo », le fils d'Eddie Ringenbach.
Dernière session les 6, 7 et 8 aoûtManon, quant à elle, se démarque un peu, du haut de ses six ans, en misant sur le fil de fer pour impressionner sa famille, le dernier jour du stage. En effet, tous les participants vont avoir l'honneur demain soir de monter sur la même scène que les artistes professionnels du National Palace, pour faire un show unique de deux heures, à partir de ce qu'ils auront appris pendant les trois jours. Charge aux adultes d'orienter au mieux les enfants sur l'atelier dans lequel ils brillent le plus.
D'ailleurs, certains sont tellement fidèles aux rendez-vous estivaux du cabaret de cirque, qu'ils viennent plus pour « donner un coup de main à la famille », que pour apprendre. C'est le cas de Mélissa, quinze ans, qui se sent comme un poisson dans l'eau au milieu de la piste, depuis qu'elle l'a foulée il y a six ans. Elle profite de ses venues à chaque fois pour s'entraîner bien sûr, mais elle apprécie également « être au contact avec les enfants » et « montrer l'exemple pour les exercices ». Les enfants des artistes aussi deviennent de vrais animateurs d'ateliers.
« Il y a de vraies amitiés qui se créent entre tous. Ces stages, ce n'est pas de la fatigue, c'est du pur bonheur », assure Eddie. Le National Palace sortant seulement tous les deux ans un nouveau spectacle, le mois d'août n'est pas consacré cette année à la création. Compte tenu des demandes de nouvelles familles à profiter des vacances pour jongler, danser avec le hula-hoop ou faire du diabolo, l'équipe a donc décidé d'ajouter une dernière session de stage à son programme. Rendez-vous les 6, 7 et 8 août pour viser les étoiles une dernière fois.
Pratique. Inscriptions au 02.48.71.20.87 ou rue du Cavalier. Stage les 6,7 et 8 août de 10 heures à midi et de 14 à 16 heures. Spectacle de fin de stage à 19 heures le dernier jour, 5 euros. Stage, 45 euros, 30 euros avec le frère ou la s'ur. Dès cinq ans.
