Yannick Defet met le paquet
Deux médailles nationales, les toutes premières de sa carrière de nageur, à 55 ans. Yannick Defet, membre de la section master de l'Aquatic Club de Bourges a été la bonne surprise des France d'été des maîtres, à Millau. Une compétition au cours de laquelle le club berruyer s'est illustré, en ramenant onze médailles, dont sept titres.
Record perso exploséMais si les titres d'Audrey Cleuziou, Clément Charpiot et de l'aîné du groupe Yves Andrieu (82 ans) étaient plus ou moins attendus, surtout pour le troisième, sans réelle adversité dans sa catégorie, Defet, lui, avait seulement beaucoup d'espoir, mais peu de certitudes.
Son meilleur classement à un championnat de France, sur lequel il ne s'aligne que depuis quatre ans, datait de l'hiver dernier, à Paris. Une 4 e place sur le 100 m papillon, sa nage de prédilection. « C'est là où je débrouille le mieux, dit-il. Je fais essentiellement du papillon et du 4 nages. Pas de brasse, et pas de dos, n'en parlons pas ! Éventuellement du crawl, mais sur des distances relativement courtes, de 50 à 200 m. »
C'est sur 200 m justement et en papillon bien sûr qu'il a obtenu la médaille d'argent, en catégorie C7 (de 55 à 59 ans), en 3'23". « Un temps pas forcément brillant, j'ai déjà fait mieux », note-t-il.
Sa seconde médaille, en bronze, le Berruyer est allé la chercher sur le 400 4 nages, en 6'50" (« à une seconde de mon meilleur temps »). Pourtant, c'est presque de sa 4 e place sur le 100 pap (comme à Paris !) dont il est le plus fier. Parce qu'il a explosé son chrono de référence datant des France 2010.
« J'ai fini quatrième avec un temps de 1'19"11, précise-t-il. Les dixièmes, ça compte ! Mon meilleur temps était jusque-là 1'21"81. Je n'arrivais pas à passer la barre des 1'20". Et là, j'ai gagné largement deux secondes et demie C'était d'autant plus inattendu que c'était ma cinquième et dernière course, le dimanche en fin de matinée et que j'avais déjà nagé le 400 4 nages à 8h30. Malgré la fatigue, il y a eu une perf ! »
Yannick Defet avance « deux explications ». Le maillot de bain qu'il a emprunté à Clément Charpiot, il l'avoue. « Un short long, qui arrive au-dessus du genou. Pratiquement tous les nageurs qui participent aux championnats sont équipés de ce style de combinaison. Ça contribue à la perf, c'est vrai »
Trois séances hebdoMais c'est loin d'être aussi primordial que l'état de forme du nageur. Venu assez tard à la natation, à 16 ans, avant de très vite bifurquer vers le water-polo, Yannick Defet n'a jamais nagé aussi vite le papillon. C'est dû à son assiduité à l'entraînement, trois soirs par semaine, au centre nautique, en compagnie du groupe master. « Je m'entraîne régulièrement, en nageant de 9 à 10 km hebdomadaires. Je n'ai pas eu d'interruption cette année, même pendant les vacances. »
Yannick souligne l'importance de faire partie de la section master qu'encadre Andrey Cleuziou. « C'est bien un groupe de compétiteurs, souligne-t-il. On se déplace sur tous les championnats de France depuis 2010, mais on ne fait pas que participer. On y va en vue d'améliorer toujours nos résultats. Ce qui fait l'intérêt de s'entraîner en groupe, c'est l'émulation et la performance. »
Et maintenant, une médaille sur 100 papMaintenant qu'il a goûté aux joies du podium, Yannick n'est pas prêt de raccrocher. « Ça donne envie de continuer. Je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin », promet-il.
Ses prochains objectifs ? « C'est déjà d'améliorer mes temps en papillon, sur 50 et 200 m surtout. Parce que sur 100 m j'ai déjà grappillé pas mal de secondes ; ça risque d'être difficile. » La saison prochaine, il aura certes ses deux médailles à défendre. Mais c'est surtout sur la distance reine qu'il aimerait monter sur le podium.
« Ce serait la cerise sur le gâteau. Une médaille sur 100 m, ça me ferait le plus plaisir, même si c'est le bronze. C'est pas impossible. Je n'étais pas loin, mais il me faut encore gagner du temps. » Yannick n'a pas fini d'enchaîner les longueurs de bassin