« Ce pacte est sans précédent »
«Cette réunion est peu habituelle mais l'effort fourni par l'État est sans précédent notamment à travers les crédits d'impôts. » Dès l'ouverture de la présentation hier soir à la sous-préfecture, des mesures contenues dans le pacte de responsabilité et de solidarité, le sous-préfet de Vierzon Éric Boucourt (*) s'est voulu positif devant la vingtaine de chefs d'entreprise qui avaient répondu à l'invitation.
Ce pacte qui vise à améliorer la compétitivité des entreprises et à développer l'emploi est, selon lui, « une prise de risque politique et sociale ». Puis, il a avec la directrice départementale des finances publiques, Geneviève Tréjaut, expliqué les mesures. Notamment celle sur le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice) : « Il va passer de 4 à 6 % de la masse salariale, cela équivaut à 10 milliards d'euros d'allégement qui passeront à 20 milliards, et ce sans contrepartie. Les entreprises peuvent utiliser cet argent pour la formation, pour embaucher. Dans le Cher, 4,2 millions d'euros ont déjà été redistribués », a indiqué le sous-préfet. Mais pour certains chefs d'entreprise présents, c'est l'activité qui devrait être encouragée : « Pour embaucher, il faut de l'activité et de la visibilité, a insisté le Saint-Amandois Olivier Boubat. Là, on nous donne de la main gauche ce que l'on nous prend de la main droite. » « Nous faisons le pari que le Cice va favoriser l'offre », a répondu le sous-préfet.
Faire remonter les doléancesLes allégements des charges sont elles aussi d'actualité : « Tous les salaires donneront lieu à une baisse des charges patronales mais la baisse des charges salariales ne concernera que les salaires de 1,3 fois le Smic », a indiqué le représentant de l'État. Ce seuil a alors fait grincer quelques dents : « Quand un salarié méritant va toucher un salaire supérieur, il va y perdre » a assuré Claudy Roth, le patron du restaurant Le Noirlac. « Il y a des mesures sociales qui deviennent des trappes à pauvreté », a acquiescé Geneviève Tréjaut alors que le sous-préfet, affirmant que « tous les seuils ont un effet pervers », enjoignait les chefs d'entreprise à faire remonter leurs doléances auprès des organisations les représentant. Quant à la simplification administrative, notamment des feuilles de paie, elle ne sera pas « révolutionnaire, a-t-il ajouté. Ne vous attendez pas à une simplification radicale dans une société complexe. »
(*) Il remplaçait le sous-préfet de Saint-Amand Francis Blondieau en congés.