Un agréable petit goût d'itinéraire bis
Bien sûr, Menetou-Salon n'a pas de fleuve royal, pas plus que de grande cathédrale ou de maisons à colombages. Et bien qu'il possède un beau château, le village n'est pas perché sur un éperon pour dominer tout son terroir. Les chercheurs de carte postale iront peut-être un peu plus loin sans prendre garde au panneau « route des vins ».
Il faut pourtant prendre le temps du détour par le vignoble de Ménetou qui s'étend depuis Pigny jusqu'à Morogues. Dans ce croissant fertile au sauvignon et pinot noir, le charme des collines n'a d'égal que l'hospitalité des locaux. Il faut dire qu'une après-midi de caves ouvertes, ça change des éternelles matinés vide-greniers.
Marc Feipeler et Sylvie Hervé l'ont bien compris, eux qui viennent de remplir leur coffre avec des caisses du domaine Jean Teiller. Ces Orléanais ont fait le déplacement tout exprès, sur la foi du guide Bettane et Desseauve et ne sont pas déçus : madame a craqué pour le coté « rouge épicé qui explose en bouche », tandis que monsieur n'en revient pas de la « longueur des blancs ». Juste à côté, Madeleine et Jean, originaires de Châteauroux, ne s'y connaissent pas autant. Eux, s'intéressent surtout à la fabrication et aux tonneaux qui abritent le vin dormant dans un coin. « Le chevalet lève-fût, on ne connaissait pas », sourient-ils en tapotant le bois de chêne sarclé de châtaignier.
Ils arrivent de Morogues où ils ont déjà vu plusieurs domaines, comme celui de Christophe et Jean Turpin. Ils ont sans doute croisé aussi, le groupe qui sortait de chez Pellé en procession. Dans celui-ci, Valérie et Sébastien Desestret, vacanciers, venus en pèlerinage depuis l'Isère. Restaurateurs à Vienne, ils servent du Menetou à leur table mais n'étaient jamais venus sur place. « Cela permet de mettre un visage et un paysage sur des bouteilles », expliquent-ils avant de filer vers les domaines d'Aubinges et Soulangis.
En chemin, ils ne manqueront pas de s'arrêter du côté de Parassy. Car par ici, le regard dévale jusqu'à Bourges. La cathédrale pointe tout là-bas sur l'horizon, et ce n'est pas un mirage.