Des stages sportifs organisés pour les onze/dix-sept ans de Bourges et Vierzon

Eux aussi peuvent partir en vacances

«Je vais demander à ma mère de m'y inscrire à la rentrée ! ». Pas de doute, le cyclisme sur piste, au vélodrome de Bourges, remporte l'adhésion des jeunes. « Ce que j'aime, c'est la vitesse », sourit Manon, treize ans. « J'avais peur au début, avec la pente, mais maintenant ça va ». Victor, douze ans, lui est incollable niveau sécurité. « On a des gants quand on fait la course. C'est important. Si on tombe, on peut se faire mal avec le bois de la piste. Ça brûle. »

Le Fun Creps a vu le jour il y deux ans. L'objectif est de proposer à des jeunes qui n'ont pas les moyens de partir en vacances, et qui résident dans les quartiers difficiles de Bourges et de Vierzon, de participer à des activités sportives pendant l'été. Lesquelles activités sont organisées au Creps (Centre de ressources, d'expertises et de performances sportives), à Bourges, et au vélodrome, situé juste à côté. Les ados y sont hébergés le temps de leurs stages.

Deux sessions de trois jours leur sont proposées. La première, qui commençait ce jeudi et se terminait aujourd'hui, s'adresse aux onze\quatorze ans. L'autre est réservée aux quinze\dix-sept ans. Elle débute lundi. Tarif ? Cinq euros les trois jours.

Les activités proposées sont les mêmes quel que soit l'âge. Les adolescents peuvent ainsi découvrir le BMX (ou bicycle motocross, une sorte de cyclisme sur terrain particulièrement accidenté), la boxe, le badminton ou encore le tchoukball. Oui, vous avez bien lu, le tchoukball. Un sport canadien qui se présente comme un « mélange entre du basket et du handball », d'après Julien Dumont, de l'Ufolep (Union française des 'uvres laïques d'éducation physique), chargé de la direction des stages. « Et il y a des trampolines aussi ».

Parallèlement, le Fun Creps propose des temps de réflexion autour de la nutrition, de la mixité également. Un peu plus d'un tiers des participants sont des participantes. Pour Éric Bergeault, de la DDCSPP (la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations), qui est, avec le Creps, l'un des initiateurs de ces stages, l'idée est bien sûr de faire découvrir aux jeunes de nouvelles pratiques, tout en étant un « projet de cohésion sociale ». Les jeunes, garçons, filles, qu'ils soient de Vierzon ou de Bourges, sont mélangés. Ils partagent des activités et un même lieu d'hébergement.

Et quel lieu d'hébergement ! Car le Creps est aussi un lieu d'entraînement pour les sportifs de haut niveau. Pour preuve, les jeunes ont même eu l'occasion de croiser Teddy Riner, venu passer quelques jours au centre avec l'équipe de France de judo. L'occasion pour lui de signer quelques autographes à ces jeunes fans.

Les onze\quatorze ans ont aussi eu l'occasion de rencontrer Ahmed Andaloussi, qui fait partie de l'équipe de France de paratriathlon. En fauteuil, l'athlète les a beaucoup impressionnés. D'autant qu'ils ont eu la possibilité de se glisser l'espace d'un instant dans la peau d'un handisportif, en disputant une partie de basket en fauteuil. Pas facile ! « On avait mal au dos à force, sourit Manon, je me demande comment font les sportifs handicapés ».

Ces quelques jours auront donc été pour ces adolescents l'occasion de partager du sport, bien sûr. Et sans doute un peu plus. Le Fun Creps semble en tout cas connaître un certain succès. Quarante-six jeunes étaient inscrits cette année. Contre dix-huit, l'an dernier.