« Driiing !!! » Ce bruit de sonnerie de récréation n'a plus retenti depuis deux ans au-dessus des Merlattes. Fermez le "banc" des écoliers.
Plus d'enseignants. Plus d'élèves. Et pourtant, les deux bâtiments de béton connaissent une deuxième vie rythmée, dans et au-dessus de l'ancienne cour de récréation, par des jeux dangereux.
Depuis deux ans, les cailloux ne sont plus lancés sur la marelle, mais dans les vitres. Et quand le feu n'est pas mis au pied des bâtiments, il est déclenché à l'intérieur, dans des anciens appartements de fonction où se trouvaient encore du mobilier.
« C'est devenu du grand n'importe quoi »« C'est devenu du grand n'importe quoi ici, tonne un riverain. Qu'ils fument leurs joints tranquillement, qu'ils fassent leur petit trafic, à la rigueur, ça ne me dérange pas. Mais là, ils cassent pour le plaisir de casser et d'emmerder les gens. Je me demande encore comment quelqu'un n'a jamais laissé la peau dans toutes ces conneries. Un simple coup de vent suffirait pour que les flammes s'attaquent aux arbres et aux habitations. »
Aux Merlattes, malgré la fermeture et les années, un jeu est resté : les parties de cache-cache. Elles angoissent certains riverains qui tirent la sonnette d'alarme.
« C'est vrai, c'est un peu de la faute des parents quand un gamin se retrouve seul dans la rue. Mais dans le quartier, c'est comme ça et ça sera toujours comme ça, explique cette autre habitante. Résultat : des enfants se retrouvent pour jouer dans l'ancienne école. Quand c'est dans la cour, pas de problème. Là où ça peut l'être, c'est lorsqu'ils montent dans les étages pour jouer. Cela peut vite devenir dangereux. Il faut faire quelque chose. » Pour « éviter le pire », « protéger les enfants » et « la tranquillité de tout le quartier », ces riverains réclament la démolition des deux monstres de béton dont les entrailles n'ont plus de secrets pour les vandales et les intrépides.
Démolition, la solution réclamée par des riverainsLa réponse de la municipalité a pris la forme de grandes plaques de bois et de parpaings obstruant les ouvertures du rez-de-chaussée et du premier étage du bâtiment principal. Et après ?
Dans notre édition du 15 mai, le maire Pascal Blanc déclarait être « en pleine réflexion sur une restructuration des espaces entourant la salle du Hublot et sur le devenir de l'ancienne école des Merlattes ».
Trois mois après, où en est-on ? Une décision a-t-elle été prise ? Une démolition est-elle programmée ? La construction de pavillons HLM est-elle envisagée ? Un calendrier a-t-il été établi ? À moins que la mairie n'ait opté pour un statu quo redouté des riverains ?
Sollicité pour répondre à ces questions, le maire n'a pas donné suite à notre requête sur le dossier spécifique des Merlattes, préférant évoquer dans les semaines à venir, et en même temps, un ensemble de gros chantiers, dont celui-ci.
Depuis deux ans qu'ils patientent, les riverains devront donc encore attendre un peu pour connaître le devenir de cette école devenue défouloir.