C’était lundi à Orval. Les faits sont relatés à l’audience par le substitut du procureur, Emmanuel Delorme : « À 18h35, dans les rues de son village d’Orval, un homme est au volant alors que son permis lui a été retiré. Ivre mort, à tel point que les habitants du village ont prévenu les gendarmes. » Thierry a 51 ans. Il souffre d’addiction à l’alcool depuis son service militaire, à l’âge de dix-neuf ans. Sans emploi, sans autre revenu que le RSA, il vit seul. Loin d’être inconnu de la justice, il compte six mentions à son casier judiciaire, dont quatre pour des faits liés à la conduite sous l’empire d’un état alcoolique. Déjà emprisonné dans le passé à deux reprises, il a suivi plusieurs cures.
« Peut-être votre dernière chance »Hier, devant le tribunal correctionnel de Bourges, Thierry a été jugé pour ses infractions commises lundi, tout près de chez lui : conduite sans permis, refus de se soumettre à la vérification de son état alcoolique et refus d’obtempérer. Après s’être soustrait au contrôle des gendarmes, ceux-ci ont dû le contraindre de force à gagner une cellule de dégrisement. Là, l’homme, véhément, a refusé de souffler dans l’éthylotest.
Jugé pour la dernière fois en mars dernier, il avait été condamné à se soigner. Il est parti en cure. En est revenu. Puis a replongé. « Le sursis mise à l’épreuve, c’est fini ! », a pesté le substitut du procureur, qui requiert quatre mois de prison ferme, quatre autres de sursis avec mise à l’épreuve durant cinq ans. « C’est le procès de l’alcool, plaide l’avocat de la défense. C’est quelqu’un de très seul, qui n’a pas d’horizon. »
Son horizon, pour quatre mois, sera celui de la maison d’arrêt. Le tribunal condamne également Thierry à quatre autres mois de sursis avec mise à l’épreuve pendant trois ans. « J’espère sincèrement qu’on ne vous reverra plus devant un tribunal, a conclu la présidente. C’est peut-être votre dernière chance. »
Philippe Baudet
