Dans les coulisses de la rentrée
Avant la danse des crayons dans les trousses et des cahiers dans les sacs à dos des élèves, il y a le bruissement des clefs du personnel, le bal des balais des agents d'entretiens, et la valse des dossiers sur le bureau de la comptabilité.
Alors que les 550 lycéens (*) attendus à Brisson profitent encore de leurs dernières grasses matinées de vacances, quarante adultes - agents techniques et administratifs - ont déjà fait leur rentrée fin août. Pour que tout soit prêt pour l'accueil des jeunes mardi, bien sûr, mais aussi pour la centaine de professeurs qui feront leur rentrée lundi, et qui préparent déjà chez eux les cours pour les trente-quatre classes attendues, de la troisième au bac plus 2.
Des travailleurs de l'ombre« L'accueil est important. Il donne le ton pour le bon fonctionnement de l'établissement le reste de l'année. » Frédéric Couturier, ancien principal de collèges à Vierzon puis à Bourges, est le nouveau proviseur du lycée. « J'ai de la chance, tout ce qui a été ici préparé pour la rentrée avant que j'arrive a été fait dans cet état d'esprit. Par exemple, mardi, des visites et des entretiens seront réalisés avec les nouveaux élèves, et mercredi, ils vont pouvoir faire un rallye pédestre, pour apprendre à mieux connaître leur ville, leur lycée, leur classe. Quant aux enseignants, un repas est prévu rien que pour eux, lundi, pour démarrer l'année en toute convivialité. »
Pour ouvrir un lycée, il faut faire des travaux d'entretien, tondre la pelouse qui a beaucoup poussé, nettoyer les couloirs et les tableaux, préparer le mobilier dans les classes, le matériel à l'infirmerie, les casseroles dans les cuisines et la literie dans l'internat. Pas moins d'une quarantaine de métiers différents sont mobilisés pour cela : plombiers, jardiniers, informaticiens, électriciens, agents d'entretiens, peintres « Cette année, seul de l'entretien courant a été effectué. Les travaux de remplacement de tuiles sur la toiture ne devraient pas durer. Et il n'y a pas eu de mauvaise surprise dans les derniers tours de vérifications », rassure Frédéric Couturier, dires de suite confirmés par Patrick Léon, un des trois agents chefs de l'établissement chargés de superviser les tâches nécessaires en cuisine, entretien, électricité. Il a déjà fallu remettre en place l'accueil dans les loges, se réorganiser pour la garde de nuit, donner les clefs du logement de fonction au proviseur, gérer les objets trouvés Sa collègue Sonia s'occupe aussi de tout cela : « C'est un métier physique, mais très varié. Et puis on a le contact avec les élèves, qui finissent par nous connaître à force de nous voir circuler, et les internes, qui viennent nous voir quand il y a un problème de douche ou autre. »
Et puis, qui dit lycée, dit gestion administrative. À la vie scolaire, les assistants d'éducation, surveillants, et conseillers principaux d'éducation s'activent déjà à préparer les trombinoscopes, les dossiers des élèves, relancer les activités lancées par le précédent conseil de la vie lycéenne qu'il faudra réélire, et aussi mettre en ordre les salles d'études, agencées depuis la fin de l'année scolaire passée, dans les anciens ateliers électro-techniques.
Au service agent comptable et gestion également, on profite de nouveaux locaux plus grands, liés au déménagement de la vie scolaire. Ici, on paye les factures des vacances, on met en place le marché du tout nouveau groupement d'achat créé pour la restauration des établissements scolaires de Vierzon, on crée les cartes de cantines, on commande des tampons qui afficheront sur les documents officiels les nouveaux noms de l'équipe de direction
Cyril Marine, chef de travaux, reste le seul « ancien » de l'équipe. Il n'en est qu'à sa quarantième version d'emploi du temps qui conviendra à la fois aux professeurs et aux élèves, selon les disponibilités d'équipements sportifs, des laboratoires en classe
Il s'attend encore à devoir créer une dizaine de versions pour dispatcher les 1.165 heures de cours différentes, avant de ne plus avoir à y retoucher. C'est aussi selon l'arrivée des derniers professeurs (très peu de retardataires cette année) qui attendent d'être nommés par le rectorat. Mais qu'on se le dise, il s'agit bien d'« une rentrée sereine » par rapport à d'autres C'est dire !
(*) Hors apprentis du Greta.