Sous l’égide du chef d’état-major de l’armée de l’air, le général d’armée aérienne Denis Mercier, le colonel Fabien Mandon en charge de cette base et de la base de défense depuis deux ans va céder les clés de la base au colonel Fabien Kuzniak. Entretien avec celui qui se veut visiblement être « à l’écoute du personnel » avec « la volonté de faire aboutir ce qui a été lancé ».
Colonel Kusniak, quelle est votre carrière avant d’arriver à Avord ? Je suis entré à l’école de l’air en 1990. Après un début de carrière comme pilote de chasse sur Mirage F1, commandant par ailleurs l’escadrille du Normandie-Niemen de 1999 à 2002 (1), j’ai rempli beaucoup de missions en Afrique, au Kosovo. Autrement dit, le côté opérationnel a déjà pris une large place dans ma carrière, suivi de l’aspect stratégique au centre de planification de conduite des opérations (CPCO) situé à l’îlot Saint-Germain à Paris, puis proche du chef d’état-major des armées (CEMA) à la délégation aux affaires stratégiques durant trois ans. Ces dernières fonctions sont deux pierres angulaires de ma carrière.
Après les bureaux parisiens, vous aviez envie de changer d’air ? Oui. Le terrain me manque et si l’on veut porter l’esprit de défense dans le civil, il faut être au contact des personnels. La vraie vie est ici. Si on est trop loin du terrain, on finit par perdre son âme.
Votre sentiment après votre nomination à la tête de cette base ? Je suis très content d’être ici. À Paris, j’ai compris que la défense, c’est un tout. Avec l’affaire lybienne en 2011, j’ai pris conscience du sens du service des civils de la défense. Ça m’a appris le courage des opinions et que la vérité est toujours bonne à dire. L’aspect nucléaire de cette base me motive encore plus. D’autant qu’elle est la première brique d’un système de protection qu’il faut perpétuer. C’est en cours d’évolution et porteur d’emplois. Cette base est un pilier de l’industrie de défense.
À l’Est, le ciel s’assombrit. Existe-t-il un impact sur les activités de la base ? Aujourd’hui, les Awacs volent au-dessus de la Pologne et de la Roumanie. D’ailleurs, il n’y aura vraisemblablement pas d’Awacs dans le ciel pour la cérémonie de mercredi.
Pour quelles raisons créer deux nouvelles escadres ? L’une concerne l’EDCA et l’autre le pôle sol-air. Il s’agit de regrouper les escadrilles de soutien, de maintenance et de formation sous un même commandement. Autrement dit, une réorganisation des moyens, mais travailler sous le même insigne, c’est bon pour le moral.
Quel message allez-vous passer à vos commandants d’unités ? Les hommes et les femmes qu’ils commandent, ce sont leur bien le plus précieux.
(*) Jean Sauvage, une de ses dernières figures, vient de disparaître.