La vogue des boutiques éphémères
loin de considérer la fermeture des magasins du c'ur historique de Sancerre comme une fatalité, l'association de commerçants Sancerre couleur passion a décidé de prendre le problème à bras-le-corps en lançant pour la première fois le concept de boutiques éphémères. Aujourd'hui, elles sont quatre à proposer de l'artisanat d'art à travers des créations de qualité. Un plus pour la dynamique commerciale et l'attractivité du piton.
Plus de temps pour expliquer leur travail« Depuis deux ans, on constate que beaucoup de boutiques du centre ferment. Nous avons donc souhaité travailler sur l'exploitation de locaux en accueillant des créateurs dans des boutiques éphémères pour leur donner envie de tester Sancerre commercialement et pourquoi pas de s'installer pour avoir une action pérenne », explique Virginie Vaudenay, présidente de l'association Sancerre couleur passion.
Avec le souhait d'accueillir des artisans qui proposent des pièces uniques que les clients ne pourront pas retrouver dans la grande distribution, Virginie et Angèle Ferrarris, trésorière de l'association, ont écumé les marchés et les salons à la recherche de créateurs prêts à se lancer dans l'aventure. « On essaie de faciliter la vie des porteurs de projet pour développer un relais et leur donner l'envie d'accéder au commerce », poursuit la présidente.
Quatre regroupements de créateurs ont répondu favorablement aux sollicitations de Sancerre couleur passion et ouvrent leurs portes durant tout l'été, aux locaux comme aux touristes. De la maroquinerie aux poteries, confitures, bijoux en passant par l'art ou encore le mobilier, le choix et la diversité sont au rendez-vous. Une aubaine pour les clients mais également pour les créateurs qui, pour la plupart, se lancent dans leur première expérience de commerçant.
« Cela nous donne une ouverture sur Sancerre, on voit comme la commune fonctionne. C'est l'occasion pour nous de se faire connaître. On a très bien démarré dès le début et on a été très bien accueilli par les Sancerrois », raconte Didier Marchand, maroquinier, qui n'aurait probablement jamais tenté l'expérience seul, comme beaucoup de créateurs. « Seul, c'est trop de contraintes. À plusieurs, on tourne en fonction de nos disponibilités et on peut continuer à travailler dans nos ateliers, confie Gouny Araguas, qui propose des confitures, des sablés ou encore des plantes médicinales. À la boutique, on a plus de temps que sur les marchés, on peut échanger avec les gens et mieux expliquer notre travail. Les clients rentrent, discutent, l'ambiance est posée. »
Même si elle s'attendait à toucher une clientèle étrangère plus grande, Eva Arlettaz, créatrice d'art, peut retrouver sa clientèle Sancerroise grâce à la boutique éphémère. « Et puis le bouche à oreille fonctionne bien », ajoute l'Orléanaise. Dernière à avoir ouvert, la boutique éphémère Tehef prend, elle, les allures d'une véritable galerie d'art, de création et d'artisanat, ce qui ajoute encore un plus à l'offre du piton.
« C'est l'occasion pour nous de se faire connaître »Du côté de la municipalité, les avis sont unanimes quant au bien fondé d'une telle initiative. « C'est une excellente idée de la part de Sancerre couleur passion. Il vaut mieux avoir ces projets que des boutiques fermées. Les gens sont vraiment heureux de venir à Sancerre dans ces conditions, cela permet à des jeunes artistes de vendre leur production et leur donner envie de tenter l'aventure pour une durée plus longue. C'est un bien pour tout le monde. C'est un début tout à fait prometteur qui ne demande qu'à se développer », confie Jacques Haton, maire de Sancerre.
Les commerçants sédentaires, qui pourraient craindre la concurrence, tirent eux aussi leur épingle du jeu, comme l'explique Virginie Vaudenay. « Les boutiques éphémères sont un moyen d'attirer du monde, c'est positif pour eux. »