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Les moissons ont commencé dans le Cher : le temps d'un premier bilan

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Dans le champ, la belle italienne roule des mécaniques. La Laverda M304 est entrée en action vers 19 heures. Après avoir soigneusement nettoyé la machine de 6 mètres de coupe avec un soufflet, Philippe Gressin récolte les derniers grains d’orge ce lundi soir. Cette céréale représente un tiers de ses cultures. Une grande partie servira à produire de la bière. Le reste, l’orge fourragère, est destiné à l’alimentation des animaux.

Des prédateurs se sont attaqués aux cultures

« Cette année sera difficile », constate le céréalier dont les rendements sont décevants. Et la météo n’est pas la seule responsable. « Dans ce champ d’orge et dans mes colzas, on voit de nombreux dégâts causés par les lapins et les pigeons. » Voraces, ils se sont attaqués aux feuilles, empêchant ainsi le bon développement des plantes. Les pigeons sont sa bête noire cette année.

« S’il n’y avait que cela, ça irait. Mais les incidents, les accrocs, se sont accumulés. L’hiver trop long a eu des conséquences sur les cultures. Le désherbage était difficile à gérer. » Résultat : quelques champs sont parsemés de coquelicots.

Les rendements sont moins élevés que l’an passé : 50 quintaux contre 65. L’agriculteur relativise : « Je n’ai peut-être pas fait ce qu’il fallait, j’expérimente de nouvelles techniques comme des bactéries pour améliorer la qualité des sols. J’analyserai tout ça avec les techniciens agricoles. »

Les moissons, c’est “LE” moment où l’agriculteur découvre si ses méthodes, ses recettes sont les bonnes et si la pluie n’a pas provoqué trop de dégâts. Les moissons sonnent l’heure du verdict. « Tout se joue maintenant, à ce moment-là de l’année. On regarde si tout ce qu’on a mis en place fonctionne. » D’ores et déjà, il le sait, son revenu sera inférieur à celui de l’an passé. D’autant plus que les cours de l’orge sont en baisse de 20 % en moyenne.

Ensuite, il faut savoir bien vendre. Philippe écoule une petite partie via la coopérative Axéréal mais préfère stocker. Il conserve ainsi un peu de liberté. « Je peux moissonner quand je veux, j’ai pu, de cette manière, commencer plus tôt, un dimanche. » Il veille au grain, optimise la qualité de ses céréales, les bichonne, quitte à travailler plus.

Si l’heure est au premier bilan, Philippe ne doit pas se reposer sur ses lauriers. En fin de semaine, il devrait attaquer un gros morceau : le blé. Cette fois, il espère récolter une moisson de belles graines.

Virginie Mayet


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