Grandes man'uvres pour la mairie
C'est une rentrée politique à la saveur un peu particulière qui s'ouvre en ce mois de septembre sur Bourges. Dans quelques mois, les électeurs sont en effet appelés aux urnes pour élire le ou la nouvelle maire de Bourges. Les différents appareils politiques sont déjà à pied d''uvre pour préparer une élection qui mobilise généralement les esprits. D'autant plus que l'on sait qu'à droite notamment les discussions sont quelque peu compliquées en raison de candidatures multiples
1 Avantage à Pascal Blanc à droite. L'actualité d'avant les vacances a été occupée par le centre droit. Pascal Blanc et Alain Tanton, tous deux membres de l'UDI et de la majorité municipale, se sont opposés durant plusieurs semaines pour la succession de Serge Lepeltier, maire UDI de Bourges. Avant que la direction nationale ne donne l'avantage à Pascal Blanc en le désignant comme tête de liste centriste.
Une décision parisienne qui fut loin d'être acceptée par le plus grand nombre des conseillers et adjoints au maire de la majorité municipale actuelle. Tout comme elle eut du mal à passer auprès de la fédération UMP du Cher qui avait donné sa préférence au tandem Alain Tanton-Véronique Fenoll. L'un représentant l'UDI et l'autre l'UMP. Un ticket qui n'a donc pour l'heure plus lieu d'être. À moins que
2 L'UMP va-t-elle suivre la décision de l'UDI ? On sait que Véronique Fenoll, qui avait la charge de conduire le choix municipal du candidat pour l'ancien parti majoritaire, a rendez-vous à Paris cette semaine avec la direction parisienne. Une même direction qui doit se prononcer ce mois-ci sur son choix dans sa candidature pour Bourges.
L'UMP va-t-elle suivre le choix de l'UDI ou bien désigner un candidat en son nom propre. Pourquoi pas justement Véronique Fenoll ? Un choix en tout cas rendu compliqué par la volonté affichée de l'actuel secrétaire départemental de l'UMP, Franck Thomas-Richard, de peser dans le débat municipal de demain avec la constitution d'une liste parallèle s'appuyant sur une association baptisée Bourges, avant tout ! On sait, là encore, que plusieurs discussions ont eu lieu entre Pascal Blanc, Franck Thomas-Richard et Philippe Mercier, avocat et co-président de cette nouvelle association. Un rapprochement en vue d'une liste large balayant du centre à l'UMP ? Le positionnement « frondeur » de Franck Thomas-Richard – ce dernier n'acceptant pas de voir un centriste prendre la tête de liste municipale – n'est en tout cas pas du goût de la fédération UMP et il se murmure que certains font pression pour qu'il soit démis de son poste de secrétaire départemental. Ambiance
3 Des adjoints fidèles à Alain Tanton. Reste à savoir ce que va faire Alain Tanton qui a passé ces derniers jours à beaucoup consulter. Soit il décide de s'aligner derrière Pascal Blanc avec l'obligation de rogner sur ses ambitions. Soit il décide de faire cavalier seul, poussé notamment par de nombreux adjoints, avec le risque de voir deux listes de droite partir aux municipales et donc de fragiliser une union municipale déjà fort distendue.
L'université d'été de l'UDI, les 14 et 15 septembre prochains, sera en tout cas l'occasion pour chacun de compter ses soutiens.
4 Le Parti socialiste aura-t-il des alliés ? Peu ou pas de vacances pour la première socialiste de Bourges, la vice-présidente du conseil général et conseillère municipale d'opposition, Irène Félix. Avec son équipe de campagne, elle a travaillé sur les résultats des différents ateliers citoyens conduits dans les semaines précédant l'été et portant à la fois sur la jeunesse berruyère, sur les déplacements en ville ou bien encore sur l'intergénérationnel.
Des ateliers qui doivent servir de base à la section socialiste pour construire le projet municipal. Un projet qui devrait être finalisé et présenté avant l'automne. Pas question pour autant de couper le contact avec la population. Le porte-à-porte, entamé lui aussi depuis plusieurs semaines par les socialistes, continue de plus belle dans les différents quartiers de Bourges.
Dans le même temps, les socialistes berruyers ont commencé à discuter avec leurs différents partenaires, du Parti radical de gauche (PRG), aux écologistes, jusqu'aux communistes. Des discussions qui sont plus au stade de contacts pour l'heure. Chacun ayant à c'ur de construire un projet municipal avant de bâtir d'éventuels partenariats.
5 Le Parti communiste ne veut parler que contenu. Pour l'instant, les communistes de Bourges sont plus à l'aise pour évoquer le programme et le projet plutôt que les alliances. Il faut dire que les deux composantes du Front de gauche – le Parti communiste et le Parti de gauche – ne semblent pas être tout à fait raccord sur l'attitude à avoir face aux socialistes.
Et les récentes déclarations du co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, chez nos confrères du Journal du dimanche, ne laissent que peu de place à un rapprochement avec les socialistes. « Nous sommes actuellement en train de travailler sur la construction du projet municipal et nous verrons par la suite la question des alliances », précise François Dumon, secrétaire de la fédération du PCF du Cher.
Il n'empêche. L'union entre socialistes et communistes sera plus imposée que volontaire. Il suffit pour s'en convaincre de relire les commentaires pour le moins acerbes, dans le Berry républicain, de Jean-Michel Guérineau (PCF) à l'encontre d'Irène Félix au lendemain de la défaite municipale de 2008.