L’heure est grave, à La Berri. Un signe le prouve : l’indulgence générale après la défaite à Auxerre, la semaine passée. En d’autres temps, le staff aurait hurlé, éructé après ce revers trop vite accepté. Là, Didier Tholot a souligné l’état d’esprit de ses joueurs, que Patrick Le Seyec a même félicités.
Il faut dire que l’équipe avait touché le fin fond de l’abîme une semaine avant à domicile, face à Tours (0-4). Et le linge sale avait été lavé à La Tremblère. Alors, tous voulaient calmer le jeu. Aussi, multiplier les coups de gueule deviendrait inaudible.
« Il faut se taire et travailler », préconise le coach, Didier Tholot. Qui a envoyé un message clair à son groupe : personne n’est protégé.
Des cadres en disgrâceDes cadres présumés s’étaient installés dans la routine. Leur réveil a été douloureux. Rémi Fournier s’est retrouvé sur le banc à Auxerre. Loïc Nestor, lui, n’a même pas été convoqué.
Fernando Neves est lui aussi dans l’œil du cyclone. Longtemps, le Cap-Verdien a masqué ses lacunes par son comportement guerrier. Bien sûr, ce tempérament le fait apprécier du grand public. Mais ses défaillances dans le placement ont souvent causé la perte de son équipe. Bref, il a peut-être perdu sa place. Afougou, certes moins spectaculaire, est plus sécurisant défensivement.
De la même manière, Dudouit a marqué des points dans le couloir droit. Il apporte de la rigueur, mais aussi de l’enthousiasme : une denrée précieuse dans le contexte morose qu’on sait.
Le revenant Chistopher Maboulou a lui aussi apporté une fraîcheur inédite cette saison au milieu de terrain. Mais qu’il soit un recours après deux ans sans compétition n’est pas non plus bien rassurant…
D’autre part, si Châteauroux a recruté un milieu de terrain, Attila Filkor (Milan AC), c’est tout de même en défense et en attaque qu’il y a problème : dix buts encaissés d’un côté, un seul marqué par les attaquants de l’autre. Seul Dupuis a marqué dans le jeu. Inquiétant…
« Mon cas n’est pas important » (Didier Tholot)Et ce soir, La Berri ne peut pas, ne peut plus faire l’économie d’une première victoire. Même un match nul serait une contre-performance grave. Même si le championnat est long, le démarrer si mal peut avoir de lourdes conséquences. Ainsi, l’an passé, après quatre journées, Sedan et Ajaccio étaient déjà dans la charrette : ils n’ont jamais pu en descendre.
Didier Tholot, enfin, joue gros ce soir. « Mais mon cas n’est pas important. Les dirigeants feront ce qu’ils ont à faire. Moi, mon boulot, c’est de trouver les solutions pour gagner », assure le coach.
Laurent Fortat