« Une décision incohérente »
Les parents d'élèves ont appris la nouvelle hier matin. Et ils avouent être « sous le choc ». Face à l'annonce de la suppression d'une classe à l'école élémentaire Charot-Molière, dictée par le nombre d'enfants inscrits cette année, c'est l'incompréhension qui domine.
Des classes de 29 élèves« Cette décision est incohérente », proteste une mère d'élève. « L'effectif des classes de cette école est fluctuant, du fait de l'arrivée en cours d'année d'enfants de gens du voyage et du Cada (Centre d'accueil des demandeurs d'asile, NDLR). Le nombre d'élèves par classe peut passer de 20 lors de la rentrée, à 25, voire 30 en fin d'année. » Les délégués des parents d'élèves de l'école l'affirment : « Le comptage effectué le jour de la rentrée ne prend pas en compte ces arrivées différées. »
Lors de la rentrée, mardi, l'école affichait un effectif de cent trente enfants. Ce qui portait de quinze à vingt le nombre d'élèves par classe. Le poste d'enseignant en moins conduira à revoir cette répartition. En lieu et place d'une classe de CM1 de 21 élèves, d'une classe de CM2 de 20 élèves et d'une classe à double niveau CM1-CM2 de 17 élèves, les enfants pourraient être répartis entre une classe de CM1 et une classe de CM2, comptant chacune 29 élèves. Beaucoup trop, selon les parents.
Une décision d'autant plus « regrettable », selon une mère d'élève, que « c'est une école où il y a des difficultés ». Les délégués de parents estiment que, « si l'école n'est pas en ZUS (zone urbaine sensible, NDLR), elle rencontre, néanmoins, des problèmes similaires avec un grand nombre de familles en grande difficulté sociale ». Et dont les enfants nécessitent, de ce fait, une attention particulière en classe.
Question d'effectifs « trop faibles »Dans les cinq écoles du Cher touchées par des suppressions de postes, « les effectifs restent faibles », a justifié Michel Moreau, directeur académique des services de l'Éducation nationale, lors de l'annonce des fermetures de classe, jeudi, lors du CDEN (conseil départemental de l'Éducation nationale).
De leur côté, les délégués des parents ne l'entendent pas de cette oreille. « L'école a, sans doute, une moyenne inférieure à d'autres écoles, mais il ne faut pas niveler par le bas. Au contraire, nous souhaitons que nos enfants, comme tous ceux de Vierzon ou d'ailleurs, bénéficient de conditions de fonctionnement satisfaisantes, propices aux apprentissages, à la qualité des enseignements, à la mise en place des projets, et à l'accueil et à l'intégration des enfants d'origine étrangère. »
Les parents d'élèves de l'école envisagent de mener bientôt des actions pour se faire entendre. Leurs délégués ont d'ores et déjà envoyé un courrier au directeur académique des services de l'Éducation nationale du Cher, à l'inspectrice de l'Éducation nationale de Vierzon, ainsi qu'au rectorat de l'académie Orléans-Tours, demandant « l'annulation du projet de fermeture de classe ». Une pétition sera également lancée. Dénonçant une « logique mathématique discutable », ils le martèlent : « Nous ne voulons pas que nos enfants soient considérés comme des numéros. »