La SM Bourges panse, encore, ses plaies
Elle pète la santé, la Société municipale de Bourges ! Dès l'ouverture des inscriptions, le bureau tout neuf de Brigitte Wignanitz a été littéralement pris d'assaut. Résultat : la plupart des cours et des créneaux sont d'ores et déjà complets. Quelques rares places sont encore sur le marché mais plus pour très longtemps.
« On va remplir notre objectif sans l'ombre d'un problème, constate le vice-président Bruno Clément. À savoir stabiliser nos effectifs à 800 licenciés environ. Au-delà, on ne pourrait plus absorber »
Des blessés, pour changerInstallé dans une salle entièrement remise à neuf, le club n'a pas pour autant été épargné par les pépins. Au printemps, puis à l'été, la SMB s'est débattue dans une véritable tornade de contretemps. Deux de ses gymnastes, Mathieu Chapron (27 ans) et Benjamin Dekeyne (19 ans) ont vu leur saison stoppée dès janvier pour cause de blessure. Yann Rayepin, qui devait jouer un rôle de leader au côté de Gaël Da Silva, a choisi d'arrêter la gym, lassé de soigner des blessures à répétition. Gaou Da Silva lui-même a souffert d'une grosse crise de déprime post-olympique, et a dû récupérer d'un mal aux ligaments d'un genou.
« On a galéré, et beaucoup, convient Bruno Clément, par ailleurs l'un des entraîneurs de l'équipe masculine. On a dû rappeler en catastrophe un Olivier Esquer à la retraite depuis deux ans, faire monter le jeune Mathieu Chatiron en équipe première, tirer le maximum d'un Julien Saleur avec une cheville douloureuse »
Réactivité et renfortsC'est à ce prix que la SMB a sauvé in extremis sa place dans le Top 12 national ; en terminant 10 e de la finale de Mulhouse devant Orléans et Montargis, relégués.
« Cette saison, pour limiter la casse et les risques, nous ferons très probablement l'impasse sur la coupe de France, prévient Bruno Clément. La priorité ira au Top 12, pour lequel on aura recours au Russe Vladimir Klimenko, déjà appelé à la rescousse voici quelques saisons. »
Le club pourra aussi compter sur le renfort d'un gym allemand d'origine russe, Ivan Bykov. Deux éléments solides et fiables, qui se sont intégrés sans difficulté au groupe.
La fin d'un cycle s'est amorcée à la SMB.
Après avoir beaucoup hésité, Gaël Da Silva (28 ans) a décidé de continuer au plus haut niveau jusqu'aux Jeux olympiques de Rio, en 2016. Son alter ego au club, le Dolchardien Raphaël Wignanitz (29 ans), a tiré sa révérence à la compétition internationale. Diplômé en préparation physique, il se consacre à l'entraînement et vient de prendre ses fonctions à la Fédération belge. Basé à Mons, il est responsable des jeunes gymnastes féminines belges.
L'avenir du club est donc entre les mains d'un Julien Saleur (22 ans), pur produit de la filière berruyère de formation. Ou encore d'un Mathieu Chatiron, tout récemment diplômé d'état et nommé, dans la foulée, entraîneur au Centre régional masculin de gym. Aux commandes de cette structure basée au Creps de Bourges, il épaule Cyril Rigaud.
L'avenir de la SMB, c'est aussi et surtout Kséniya Moustafaeva, championne de France de gymnastique rythmique à 18 ans, 15 e du concours général cette année à l'Euro de Vienne et, tout récemment, 12 e de celui des Mondiaux, à Kiev.
Biélorusse de naissance, naturalisée française l'an dernier, Kséniya prépare elle aussi Rio, mais surtout l'olympiade suivante, en 2020 donc. Elle est arrivée en France et à la SMB à l'âge de cinq ans. Le club s'est battu bec et ongles pour qu'elle devienne Française ainsi que sa maman Svetlana, qui l'entraîne à l'INSEP. Une belle histoire.
