Publiée dans notre édition d’hier, l’annonce d’une marche pour Kader Azzouz et Sakouba Keita, deux Berruyers condamnés, vendredi dernier par la cour d’assises du Cher, à douze et dix ans de réclusion pour deux braquages, fait des vagues. Créée samedi, une page Facebook intitulé « Contre l’injustice : Kader Azzouz et Sakouba Keita » avait déjà reçu plus de cinq cents soutiens hier soir.
« Pression antirépublicaine »Prévue samedi, à 14 heures, devant le groupe scolaire Jean-Baptiste-de-la-Salle, dans le quartier berruyer de la Chancellerie, cette marche, qui prendra ensuite le chemin du centre-ville de Bourges, provoque l’ire de Paul-Édouard Lallois (*), délégué régional de l’Union syndicale de la magistrature (USM, majoritaire chez les magistrats) dans le ressort de la cour d’appel de Bourges.
« C’est une pression inadmissible sur le travail d’une institution indépendante », lâche le juge d’instruction berruyer, qui assure que les magistrats sont « choqués ».
Pour Paul-Édouard Lallois, cet appel au rassemblement consiste à « exercer une pression antirépublicaine pour faire changer une décision de justice rendue par une juridiction populaire (la cour était composée de trois magistrats professionnels et de six jurés tirés au sort sur les listes électorales, NDLR). Dans un État de droit, la seule manière de critiquer une décision de justice, c’est la voie de recours (ici, faire appel). »
L'article complet à lire dans Le Berry républicain, avec la réaction d'une organisatrice de la marche à cette prise de position des magistrats.
(*) Juge d’instruction à Bourges, Paul-Édouard Lallois est le magistrat qui a instruit cette affaire avant qu’elle ne soit renvoyée devant la cour d’assises du Cher. Il s’exprime ici à titre syndical.
Geoffroy Jeay