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Les professionnels de la filière viticole se sont retrouvés pour évoquer le commerce avec ce pays

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Le Brésil, un marché à convaincre

Cinquième pays exportateur de vin au Brésil, la France pourrait profiter de l'intérêt croissant qu'ont les Brésiliens pour les vins français pour grimper dans le classement. C'est ce qu'expliquait Géraldine Andréjac, chef de pôle Agrotech Brésil, hier, en visioconférence, lors d'une réunion organisée par le Comité du commerce extérieur du Cher dans les locaux du BIVC.

Une très bonne image des vins français

Plus de 80.000 hectares cultivés, 3,1 millions d'hectolitres produits, quatorzième producteur mondial, vingt-quatrième pays importateur de vin en quantité… Après avoir présenté le profil viticole du Brésil, Géraldine Andréjac a expliqué que le pays se trouvait dans un tournant de la consommation de vins. « Depuis cinq ans, il y a un intérêt croissant pour les vins fins. Il y a de plus en plus de consommateurs et une augmentation de la qualité des produits recherchés. Les gens se spécialisent, s'affinent, s'informent. Le vin se démocratise de plus en plus. » Ces nouveaux modes de consommation pourraient donc inciter les vignerons sancerrois, mais aussi tous ceux du Centre-Loire, à exporter sur de nouveaux marchés. D'autant plus que l'image qu'ont les Brésiliens de la France plaide en leur faveur. « Nos produits sont considérés comme étant les meilleurs vins du monde, argumentait Géraldine Andréjac. Mais ils sont également perçus comme étant chers et manquent de visibilité. » Placée derrière le Portugal, l'Italie, l'Argentine et le Chili, la France aurait donc une carte à jouer en faisant davantage connaître ses vins à la population brésilienne. « 80 % de la catégorie des vins fins sont des produits d'importation », ajoutait Géraldine Andréjac.

Un tableau qui semblerait presque parfait. Seulement, 70 % des vins consommés au Brésil sont des rouges. Les blancs représentent seulement 20 %, la part restante étant consacré au pétillant. Un paramètre non négligeable quand on sait que les productions locales sont en grande majorité du vin blanc. Ce qui n'a pas manqué de faire réagir les participants. « Il faut avoir le moral pour vendre là-bas. Est ce qu'il y a une réelle demande en blanc ? », interrogeait Anne de Choulot, professionnelle basée à Thauvenay. Géraldine Andréjac était catégorique. « Oui, il y a une vraie demande mais ils sont dans l'attente d'informations. De la place, il y en a, mais ça ne se fera pas tout seul. » Les vignerons devront donc communiquer, parler de leurs vins ou encore organiser de petites manifestations pour conquérir ces nouveaux consommateurs. Un travail qui aura forcément un coût. Ajouté à cela les nombreuses taxes en vigueur et le prix du vin pourrait être multiplié par cinq, voire plus, entre le moment où il sort de chez le vigneron et le moment où il se retrouve sur les étals brésiliens.

« Il y a un véritable travail d'éducation à faire »

« Il y a des freins énormes, témoignait Olivier Rivain, chargé des ventes chez Joseph-Mellot, à Sancerre. Des tracasseries administratives, les taxes et la méconnaissance de nos produits. Il y a un véritable travail d'éducation à faire. » Ce dernier, qui a déjà expérimenté le commerce avec le Brésil, donnait quelques conseils. « Il faut apprendre la patience. C'est une population très tactile, ils ont besoin de sentir les gens, de les rencontrer. Il faut qu'on axe notre travail sur le côté éducatif. Nous avons des vins qui sont adaptés au marché brésilien mais ils ne le savent pas. »


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