n Quelles sont les grandes tendances de cette programmation 2014 par rapport aux précédentes?? Je la trouve plus ouverte, plus complète, et élargie au niveau des publics tout en gardant notre identité. Pas si simple?! Avec des artistes comme Catherine Ringer pour les années 1980, Anne Sylvestre pour les années 1960 et toujours l’aspect chanson, world, rock et électro. sans oublier une programmation très dynamique dans la salle du 22 que ce soit avec les Inouïs ou avec la programmation du soir.
Vidéo : Parmi les artistes que le directeur aurait aimé un jour programmé, Prince.
n Un élargissement qui se retrouve aussi dans les lieux de programmation : la cathédrale, le palais et le Théâtre Jacques-Cœur. Le grand changement, c’est de quitter le salon d’honneur de la mairie pour retrouver le palais Jacques-Cœur. on y avait déjà fait de grandes choses comme Jean-Michel Jarre dans la salle des festins. Il est vrai qu’il y a deux ans, j’avais dit que je voulais faire évoluer le printemps mais finalement, à l’heure de la cession, je ne voulais pas qu’on fasse une fausse relation de cause à effet avec la vente. Les changements sont donc minimes. mais je reste persuadé qu’il faut faire évoluer le festival tout en gardant son identité.
n Avec cette cession du festival en décembre dernier, comment vivez-vous ces deux dernières éditions qu’il vous reste à diriger?? Très bien?! D’une, parce que je me suis préparé et ce depuis plusieurs années. J’ai soixante-huit ans mais je n’arrête pas tout d’un coup. je commence par le printemps mais il me reste les zénith jusqu’en 2019. En juillet 2015, je quitte vraiment le printemps mais je ne quitterai pas complètement bourges. J’ai gardé quelques parts dans la société qui a racheté le printemps de bourges. Je ne serai donc pas un inconnu ni pour le Printemps, ni pour les Francofolies de La Rochelle?! [...]
n Est-ce que le festival a cultivé et recherche encore un côté provocation?? Le dernier exemple est Orelsan en 2010. Est-ce l’effet recherché en programmant détroit cette année?? Non. Avant tout, que ce soit Orelsan ou Détroit, il y a un très bon disque. Le Printemps a toujours défendu la liberté d’expression, cela fait partie de son ADN. Le festival est globalement revendicatif, il a une éthique… de faire parler les gens, et parfois il est vrai un peu provoc.
Dans le cas de Bertrand Cantat, il vient avec un bon disque. Il a payé. On nous parle d’insertion à la sortie de prison. Lui, son métier, c’est de chanter donc il fait ce qu’il sait faire. Ce n’est pas de la provoc, c’est prendre position en disant j’estime que ce monsieur a le droit de chanter aujourd’hui. sinon, et c’était aussi le cas pour Orelsan, je me méfie de la vindicte populaire. Et pour ça, le net aujourd’hui c’est terrible.
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans l'édition du samedi 19 avril du Berry républicain.
Magali Saint-Genès