Pendant toute la durée du comité départemental de l’éducation nationale, quelques parents, venus de Cerbois, de Sancerre ou d’Aubigny ont attendu sous des banderoles, au vent frais. Les parents de Cerbois, confiants, souriants, avaient encore un peu d’espoir pour la classe du RPI.
Mais cette dernière instance pour la carte scolaire de la rentrée prochaine n’a fait qu’acter les deux dernières commissions, et ces parents, déçus, sont repartis vers la petite école de la vallée de l’Arnon. Comme un baroud d’honneur, ils ont à nouveau bloqué la classe, pour cette dernière demi-journée avant les vacances de Pâques.
Quatre emplois pour répondre aux situations les plus difficilesLes parents sont mobilisés dans d’autres écoles où les fermetures menacent. Peut-être que ceux qui ont le plus de voix seront entendus le jour de la rentrée, puisque Michel Moreau, directeur académique des services de l’éducation nationale, l’a dit :
« À la rentrée, je disposerai de quatre emplois, en plus des remplaçants qui pourront répondre à des situations d’extrême difficulté. Il y a plusieurs endroits comme Sancerre, Léré, Vierzon, Cerbois… Nous verrons. J’y répondrai plus sereinement. Les inspecteurs de l’éducation nationale se déplaceront le jour de la rentrée, et jusqu’au 15 septembre, puisque l’on sait, par exemple, que sur Vierzon, de parents ne mettent pas leurs enfants le jour de la rentrée. Nous serons attentifs. Il faut rappeler qu’il n’y a pas de suppression d’emploi, et que les fermetures rappellent juste les priorités. »
Les syndicats ne contestent pas ces priorités : accueil des enfants de moins de deux ans ou des enfants issus de la communauté des gens du voyage. « Mais il y a déjà une cinquantaine d’écoles à vingt-cinq élèves par classe ou plus en moyenne, et il y en aura d’autres à la rentrée. Les ouvertures de postes en Rased (*), il faut quand même rappeler qu’on les a détruits pendant cinq ans, et qu’on les remet, mais de façon incomplète », estime, pour le SnuIPP-FSU, Sonia Nozière.
Pour la présidente des parents d’élèves FCPE, Anne Baptise, « on nous annonce une carte qualitative, avec des priorités. On ne peut pas accepter l’amélioration au détriment des autres?! En fait, pour nous, on fabrique ailleurs des élèves en difficultés, qui vont se retrouver dans des classes à vingt-huit?! » Elle souhaite que « tout soit mis en œuvre pour que tous les élèves puissent apprendre dans de bonnes conditions ».
« On fragilise la situation des écoles »Les représentants syndicaux, SnuIPP-FSU et Unsa éducation, constatent une dégradation générale de l’éducation nationale. « Pour les collègues, la rentrée 2014 ne sera donc pas un mieux pour l’école et leurs élèves. Comment peut-on croire à la priorité donnée à l’école, faire en sorte qu’il y ait moins d’élèves en situation d’échec scolaire, alors même qu’on fragilise la situation des écoles?? », s’interrogent-ils.
Les syndicats et les parents d’élèves seront vigilants à la rentrée 2014. Et des actions dans les classes menacées de fermeture sont en suspens ne sont pas à exclure à ce moment-là.
(*) Les réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté.
Laurence Javallaurence.javal@centrefrance.com