Il y a de cela près d'un an, l'équipe de la Carrosserie Mesnier avait tiré la sonnette d'alarme car le théâtre avait du mal à boucler son budget. En 2013, l'association semble repartie sur de bonnes bases. C'est l'un des sujets principaux abordés vendredi dernier, lors de l'assemblée générale de l'association. Retour sur la question avec la présidente, Nathalie Richard, et la directrice, Béatrice Védrine.
n Quel bilan avez-vous dressé pour l'année 2013 ? Déjà, nous sommes partis des résultats du dispositif local d'accompagnement financé par la Région dans le cadre des travaux menés avec les élus. Pour revenir un peu en arrière, nous avons demandé, à la suite des alertes lancées concernant nos difficultés pour boucler le budget, un conventionnement tripartite Région-département-ville. Pour accéder à celui-ci, il nous fallait passer par un dispositif local d'accompagnement, nécessitant l'expertise d'un ingénieur-conseil.
Dans son rapport, il explique que nous sommes pertinents au niveau de la proposition artistique et de la gestion ; on tourne à trois personnes pour 2,3 équivalents temps plein. Et il concluait que la Carro devait être soutenue et qu'il n'y avait aucune raison pour nous de réduire la voilure. Économiquement, il nous a toutefois conseillé d'aller dans deux sens. Tout d'abord valoriser l'ingénierie. Le lieu coûte à l'association, tout comme les salaires. Or, nous n'avions pas l'habitude d'inclure ces coûts dans nos facturations. Désormais, nous rentrons davantage dans cette logique d'entreprise culturelle, qui est d'ailleurs mieux acceptée par nos partenaires comme les collectivités. Son autre piste était de nous servir de notre nombre de bénévoles et de voir comment les mettre à disposition pour nous permettre d'impulser des rentrées d'argent. C'est ce qui avait déjà été lancé avant cela avec nos brigades. L'une d'elle a d'ailleurs conduit à l'organisation de trois boums du carrosse par an, qui ont rapporté de l'argent.
Les brigades de la Carro ont rapporté 5.400 euros en 2013n La situation s'est donc arrangée ? En 2012 notre bilan comptable était de - 18.900 euros. Sur 2013, il est passé à - 7.750, en tenant compte d'un amortissement sur des travaux passés. Sur notre prévisionnel 2014, nous espérons être en positif. Mais pour cela nous comptons, dans nos prévisions, sur une augmentation promise de la subvention de la ville et, par conséquent, de celle du conseil général, identique. Quoi qu'il arrive, dans le futur, nous aurons besoin de ces aides et de la convention tripartite.
Mais au final, nous avons ressenti moins d'inquiétudes et moins d'angoisse lors de l'assemblée générale. Et en plus, les bénévoles ont un résultat direct de leur investissement. En tout, les brigades de la Carro nous ont permis de récolter 5.400 euros.
n Ces brigades semblent être une force. C'est important pour nous de sentir cet engagement humain. Elles sont actives dans différents domaines : mécénat, événement ponctuel, communication, buvette, création amateur… Une brigade costume a fait un énorme travail d'organisation dans nos tenues de scène. Maintenant, nous avons un catalogue de costumes que nous pouvons louer. La brigade mécénat nous a permis de récupérer de l'argent via le concours du crédit coopératif, voire des aides de l'APEI et des commerçants de Saint-Amand. Nous avons une grosse part d'autofinancement, ce qui est sain et rare. Mais nous avons aussi besoin de subventions.
n Quelles sont les perspectives pour la suite ? Continuer à faire fonctionner les brigades. Une nouvelle se met actuellement en place pour l'aménagement de la petite maison. Le 11 juillet, à 18 heures, nous retrouvons nos adhérents pour réfléchir tous ensemble à ce que nous allons faire de cette petite maison ; puis nous penserons plan et budget. Il est d'ailleurs bon de rappeler que nos locaux sont la propriété d'une SCI de quarante-trois personnes investies dans la mise à disposition du lieu pour la Carro. Nous allons aussi relancer les réunions multipartites pour notre conventionnement.