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Des entreprises appellent à ne plus payer la médecine du travail

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La grève de la cotisation

Autour de la table, les représentants de la boutique le Paradis des dames, l'institut de beauté Yves Rocher, l'opticien Iris, tous appartenant à l'association Vier-zon.com, mais aussi la SARL Art composite, également à Vierzon, et les Fleurs des sables, à Saint-Éloy-de-Gy.

Ils ont tous décidé « la grève de la cotisation de la médecine du travail » et ne se sont pas sentis écoutés à la réunion d'information organisée par l'Association interentreprises de prévention et santé au travail (AIPST 18), à la mi-juin à Vierzon.

« Ce n'est pas qu'on ne veut plus jamais payer, mais on ne peut plus continuer comme ça », explique Nicolas Lesage, d'Iris. « On s'est rendu compte qu'on était nombreux à ne plus vouloir payer mais beaucoup n'osent pas le dire », poursuit Laurent Correia, d'Art composite.

L'AIPST 18 assure pourtant que ceux qui ne payent pas ne seraient « que quelques-uns, en colère, sur six mille dans le Cher ». Aux autres réunions dans le département, « les gens comprenaient. » En cause, selon le groupe, le prix de la cotisation qui ne cesserait d'augmenter « depuis quatre ans et plus encore cette année », alors que le mode de calcul vient d'être modifié et ne tient plus compte du fait que l'entreprise ait ou non besoin de surveillance médicale renforcée.

« L'esprit associatif »

Selon Annie Mordant, directrice de l'AIPST 18, « toutes les cotisations n'ont pas augmenté, c'est une question de répartition différente. Sauf que ceux qui payent moins, par exemple pour les apprentis, ne se plaignent pas. Il faut avoir l'esprit associatif. »

« On trouve que cette mutualisation des coûts est incohérente. On n'a pas à payer pour les autres qui ont des risques supplémentaires au travail, proteste Nicolas Lesage, également président de l'association de commerçants Vierzon.com. Rien ne justifie un tel montant de cotisation. »

Pour les cinq entrepreneurs présents, la médecine du travail coûte rait environ une centaine d'euros par an par salarié. « Vu que la visite avec le médecin n'est plus obligatoire tous les deux ans, l'augmentation est encore moins bien acceptée », avoue Nicolas Lesage. Depuis 2013, les infirmiers peuvent assurer les visites médicales en lieu et place des médecins, afin de répondre à la pénurie de médecins.

À la réunion, l'AIPST 18 justifiait le coût de la cotisation par le fait qu'elle ne s'occupe pas que de la surveillance médicale, mais aussi de la prévention (qui nécessite de la communication) et de l'évaluation du risque au travail. Selon Vierzon.com, « ces tâches restent minimes ».

À payer, également, de nouvelles charges de fonctionnement liées à la loi sur la pluridisciplinarité, impliquant l'arrivée d'autres acteurs que les médecins du travail (ingénieurs, toxicologues…). Et enfin, un projet de déménagement qui, selon l'association, ne semble « pas si utile que ça ». Annie Mordant se défend : « Les visites se font dans des locaux de l'ancienne clinique du Bas-de-Grange qui ne sont plus adaptés et trop petits. Nous avons donc investi dans des locaux à rénover, rue du 11-Novembre, pour une ouverture début 2015. »

À Vierzon.com, une quinzaine d'entreprises adhérentes ne paieraient plus la cotisation. Selon l'Aipst 18, ces entreprises risquent d'être « radiées ». « L'adhésion est une obligation. Si ce n'est pas chez nous, elles doivent créer leur propre service ou intégrer un service interentreprises. »

Vierzon.com n'a pas encore contacté d'autres associations d'entrepreneurs du département mais souhaite d'ores et déjà rencontrer la préfète à la rentrée et surveiller de près les dépenses de l'AISPT 18.


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