Il pleut, il mouille, l'économie dérouille
Les enfants l'entonneront à tue-tête : « Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille. » Les professionnels de différents secteurs reprendront un deuxième couplet : « Il pleut, il mouille, l'économie dérouille. »
C'est bien simple. Depuis 1951, dans le Cher, on n'avait plus connu un début de mois de juillet aussi pluvieux (lire ci-dessous). Pour de nombreux professionnels, l'espoir estival de renflouer le tiroir-caisse a rapidement été douché par les trombes d'eau.
Météo parfaite… pour un mois de novembreL'un des premiers secteurs qui n'attend qu'une chose, l'arrivée des beaux jours pour, enfin, sortir la tête de l'eau, c'est l'hôtellerie-restauration. « Pour un mois de novembre, cette météo est parfaite. Le seul problème, c'est que l'on est en juillet, grince Philippe Perrichon, vice-président de l'Union des métiers et des industries hôtelières (Umih) du Berry. Ce début juillet est tout simplement catastrophique pour notre secteur grandement tributaire de la météo. »
Autre phénomène observé par ce professionnel de l'hôtellerie : la fuite du juillettiste en transit. « Quand il fait beau, le vacancier n'hésite pas, sur le chemin du retour des vacances, à faire une halte de deux-trois jours dans le coin, poursuit-il. Là, avec toute cette flotte, il n'a qu'une envie : rentrer chez lui. On attend avec impatience le soleil, la chaleur, pour se refaire un peu. Mais ce qui est perdu est perdu. »
Si les conséquences d'une météo plus automnale qu'estivale se voient sur des terrasses aux allures de désert de Gobi, cela se voit également au camping municipal. « D'habitude, entre 70 et 80 emplacements sont occupés. Là, on tourne plus entre 40 et 50 emplacements avec, évidemment, moins de tentes qu'à l'accoutumée. La météo y est pour beaucoup. La Coupe du monde de foot aussi. Notre clientèle assez âgée a préféré rester à la maison. »
Pluie plus ballon rond égale « petite » prolongation de fête foraine sur le parking Séraucourt. Parole de Philippe Guérin, le patron de la foire : « Entre le Mondial et le froid, 2014 n'était pas une année top. Forcément, pour les dates supplémentaires, un grand nombre de forains a préféré aller voir ailleurs s'il ne faisait pas meilleur. »
Musées, supermarchés, etc., on a cherché un domaine qui pourrait arborer quelques couleurs dans toute cette grisaille. Difficile. Voire impossible. Même dans les boutiques ayant mis en avant le pépin devenu de saison.
Chez Eurodif, le boom de la vente de parapluies ne saurait compenser les pertes enregistrées dans les autres rayons soleil. « Cette météo exécrable a, c'est indéniable, un impact largement positif sur la vente de parapluies, explique Karine Le Goff, directrice du magasin située rue Moyenne. Par rapport à l'an dernier, les ventes ont augmenté de 20 %. Problème : c'est au détriment des habits d'été. »