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Baignade sauvage dans les rivières : entre vide juridique et tolérance

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Pour un cocktail estival réussi, prenez du soleil bien chaud et allongez-le à l’eau de baignade. Officiellement, seuls quelques étangs permettent de goûter ce plaisir dans le département. Mais il existe aussi des sites en rivières, sur le Cher ou la Loire, bien connus des Berrichons. Dans ces baignades sauvages, les vieilles habitudes se substituent souvent à la législation.

Pour les maires, mieux vaut prévenir que guérir

C’est le cas à Sainte-Thorette, où les bords du Cher, près du pont, servent de plage depuis les années 1950… Bien qu’un arrêté municipal l’interdise. « La qualité de l’eau n’est pas suffisante et de toute façon nous n’aurions pas les moyens d’assurer la surveillance, justifie le maire Alain Dos Reis. Pour autant nous n’irons pas sortir les gens s’ils se baignent, ajoute-t-il. Chacun est libre, mais il faut savoir qu’en cas d’incident, ce n’est plus la responsabilité du maire. » À l’instar de Sainte-Thorette, la grande majorité des communes concernées ont pris les devants pour éviter des problèmes. Côté Loire et Allier, plusieurs conseils municipaux viennent aussi d’interdire la baignade sur des bras morts ou le canal latéral ; c’est le cas de Saint-Satur, Marseilles ou Apremont. « J’ai pris un arrêté parce que l’Allier longe le bourg mais nous ne pouvons pas contrôler au-delà », regrette le maire d’Apremont Nathalie de Bartillat.

De nombreuses plages sauvages existent en effet autour du bec d’Allier qui n’est qu’à quelques kilomètres. Sur ces espaces classés, c’est théoriquement l’autorité de l’État qui s’applique. Mais si en rive droite la Nièvre dispose bien d’un arrêté préfectoral interdisant la baignade depuis les années 1980, aucun document de ce type n’existe dans le Cher.

Rendez-vous sur l’île Guinée

À défaut, les communes naviguent entre vide juridique et tolérance, tout en rappelant la dangerosité du fleuve avec force affichages. Mais les habitudes sont tenaces, surtout quand elles prennent la forme d’un héritage. Ainsi de l’île Guinée : « elle a été donnée au XIXe siècle par une riche propriétaire de Nevers aux habitants des hameaux voisins, explique André Haton, garde champêtre à Jouet-sur-l’Aubois. Depuis, ils défendent farouchement leurs droits sur l’île. Et c’est devenu un des hauts lieux de rendez-vous pour les jeunes de la région. »

Floris Bressy


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