[Suivez le guide] Le château de la Verrerie regorge de souvenirs et d’anecdotes

« Oyez, oyez. Bienvenue au château de la Verrerie, où tout devient rêverie. » Dès les premières paroles, le décor est immédiatement planté. Ghyslaine Guerif, guide depuis huit ans au château de la Verrerie, nous accueille en costume, habillée en gouvernante du XVIIIe siècle. Pendant une heure, cette passionnée nous transportera avec ses mots à travers les couloirs de ce monument. Imaginez un château isolé au nord du Berry. Les forêts et les champs encerclent la forteresse qui impose par sa taille et sa splendeur. La cour, au centre de la demeure, offre une vue magnifique sur l’étang.

Première étape de la visite, la bibliothèque, une pièce carrée entourée de vitrines où sommeillent livres anciens et vestiges d’Égypte.

On découvre ensuite la salle de musique, la salle de billard, la salle à manger ou encore la chapelle. Ghyslaine nous transporte avec ses gestes, sa voix et ses mots à travers l’histoire de ce château. C’est Béraud Stuart qui a entrepris la construction du lieu en 1485. Son grand-père, Jean Stuart, était seigneur d’Aubigny depuis 1422, après la fameuse bataille de Baugé. La forteresse est ensuite passée aux mains des Richmond avant de tomber dans l’oubli au début du XIXe siècle.

En 1842, Léonce de Vogüé devient le nouveau propriétaire des lieux. « Là-bas, au loin, le chevalier Léonce traverse la forêt et découvre le château à l’abandon. Il en tombe très rapidement amoureux », raconte Ghyslaine.

L’histoire est romancée bien entendu, mais l’image de ce chevalier sortant des bois restera inoubliable pour les visiteurs, qui deviennent alors des spectateurs. Car la visite de ce château n’est pas habituelle.

Les trois guides qui se relaient tous les jours ont un texte et une mise en scène bien spécifique à présenter. Les visiteurs assistent donc à une pièce de théâtre mêlant intrigues et jeux de scène. « Nous ne voulions pas donner de leçons d’histoire, explique Béraud de Vogüé, le propriétaire. Nous souhaitions tout simplement que les gens passent un bon moment. » « Je n’oublierai jamais cette visite », a confié un jour un visiteur à Ghyslaine. Le pari est gagné.

Clément Conte