Le socialiste Alain Pouillou vise la mairie
À l'annonce de l'élection par les militants socialistes de Saint-Amand d'Alain Pouillou pour mener la liste PS aux municipales, la première réaction de beaucoup d'habitants fut : « Qui c'est ? » Encore peu connu, le candidat à la mairie est arrivé hier à l'agence du Berry républicain accompagné de Laurent Desfougères, le secrétaire de la section socialiste saint-amandoise. Pour lui, cette absence de notoriété est « loin d'être un handicap ». Il s'explique
n Vous êtes peu connu à Saint-Amand. Qui est Alain Pouillou ? Je suis originaire de Bourges. J'ai cinquante-huit ans, je suis commercial dans une entreprise saint-amandoise. Je me suis installé à Saint-Amand en 1999.
n Comment êtes-vous entré en politique ? Quand j'avais trente ans, j'étais plutôt au centre et je croyais en une société assez libérale mais j'ai constaté que l'ultralibéralisme est un échec. J'ai donc rejoint le PS pour les municipales de 2008 sur la liste de Jean-Pierre Charbonnier.
n Cette fois-ci, vous serez à la place de Jean-Pierre Charbonnier. Pourquoi vous lancez-vous dans la bataille ? J'ai envie d'y aller. La candidature était ouverte à tous les adhérents de la section socialiste saint-amandoise et vivant à Saint-Amand. Pour les élections de février, il y avait deux candidats : Clément Bernard et moi. Je ne me suis pas présenté contre Clément mais je sentais qu'il ne faisait pas l'unanimité dans la section et je me suis dit que ce devait être pareil chez les électeurs. J'ai cinquante-huit ans, c'est le moment. Clément a quarante ans, il a tout l'avenir devant lui.
n Vous avez été élu avec seulement deux voix d'avance. Est-ce que Clément Bernard fera partie de votre liste et quelle place lui accorderez-vous ? Clément ne sera pas éjecté. On lui en a parlé. Il est important qu'il soit sur la liste. Cela fait plus de deux ans qu'il est au conseil municipal. Il a la fougue de la jeunesse, autant qu'on la mette au service de la liste. Clément nous représente au conseil municipal, ce ne serait pas honnête de l'oublier.
n Est-ce qu'il n'aurait pas mieux valu que la tête de liste soit déjà au conseil municipal ? Non. Je suis au courant de tout ce qui se passe au conseil municipal. Avant chaque conseil, nous avons à la section socialiste une réunion de préparation. J'assiste à ces réunions depuis six ans.
La liste sera renouvelée par rapport à 2008 et achevée en octobren Depuis six ans, vous avez travaillé en sous-marin ? Je suis tout ce qui se fait. Quand Clément vote un point, on l'a décidé en réunion de préparation.
n A quoi pourrait ressembler la liste socialiste ? On a commencé à la travailler. Elle sera forcément différente de celle menée par Jean-Pierre Charbonnier. Elle sera renouvelée mais pas en totalité. J'ai déjà un noyau d'une dizaine de personnes. La liste sera finie, je pense, fin octobre.
n La liste devra être paritaire. C'est un avantage ou un inconvénient pour vous ? La parité, c'est compliqué car une femme travaille, a des enfants Le problème, c'est souvent le manque de temps. Trouver des femmes n'est pas simple mais la parité est une jolie valeur.
n Comment envisagez-vous la campagne électorale ? Je veux qu'elle soit différente de ce qui se fait habituellement : je veux aller vers les habitants, faire du porte-à-porte, les écouter. Je suis pour proposer moins d'idées mais qu'elles soient toutes réalisables et réalisées.
n Quel diagnostic faites-vous de Saint-Amand ? 40 % de la population a plus de soixante ans. Les jeunes ne veulent pas rester ici. Saint-Amand ne cesse de se dégrader
n Quelles sont les solutions ? Il y a un manque de formation des jeunes pour qu'ils restent ici. Avec ses moyens, la ville doit chercher à favoriser des emplois via les circuits courts comme alimenter la restauration collective avec les produits des maraîchers. Ça peut être une activité créatrice d'emplois. Il faut aussi faire un projet social, un projet d'éducation. À Saint-Amand, il faut ouvrir les gens à la culture
n Si vous devenez maire, quelle sera votre première décision ? Je m'attaquerai aux animations proposées dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. C'est trop flou.
n Est-ce qu'une union de l'opposition, du PS, du Front de gauche et du centre, est possible ? Ou au contraire peut-il y avoir, avec celle de Thierry Vinçon, quatre listes aux municipales ? S'il y a quatre listes, ce sera un choix politique. Pour l'instant, il n'y a aucune tractation. On ne peut pas parler d'alliance avant de parler des projets car pour faire des alliances, il faut des points communs. Nous allons faire notre projet, aller au-devant des habitants pour voir si notre projet est compatible avec les attentes des Saint-Amandois. Chaque chose en son temps.
n Ne pas être très connu à Saint-Amand, est-ce un handicap quand on est tête de liste ? Ce n'est pas un handicap pour moi. Quand on voit ce que des gens connus ont fait à Saint-Amand