Robin Cornély à la fois amer et honteux
Robin Cornély n'oubliera pas de sitôt ses premiers Jeux équestres mondiaux (JEM). Malgré son jeune âge (20 ans) et la quasi-certitude d'en vivre d'autres
Le Berruyer a écopé d'une drôle de double peine, jeudi, sur les 160 km du parcours d'endurance tracés pour l'occasion dans la campagne normande. Classé 15 e en individuel à l'arrivée, il a été éliminé, peu après, à la suite du dernier contrôle vétérinaire de la journée. La faute à une boiterie de son cheval Rusty James, touché au membre postérieur gauche.
Vice-champion, mais pas médaillé« J'ai bien eu une alerte sur la 3 e étape (sur 5) mais je pensais pouvoir finir même si je sentais que mon cheval n'était pas dans sa forme habituelle. C'est très décevant car sans ce souci, je pense que j'aurais pu entrer dans les dix premiers ».
La frustration serait acceptable si l'histoire s'arrêtait là. Sauf qu'il y a mieux, ou plutôt pire. Car tandis qu'il était éliminé, l'équipe de France s'offrait la deuxième place par équipes derrière l'Espagne. Une belle médaille d'argent dont Robin Cornély ne verra pas la couleur.
« Comme je faisais partie de l'équipe, je suis "titré", mais je n'ai pas participé à la remise des récompenses et je n'ai pas eu de médaille. C'est bizarre, mais c'est comme ça », glisse l'intéressé.
Bizarre effectivement, même si ce n'est pas ce qui fait le plus enrager le Berruyer, surtout éc'uré par le parcours de l'épreuve. « En plus de la déception de me dire que j'étais tout près d'une médaille, il y a ce sentiment de honte d'avoir accueilli des cavaliers sur un circuit aussi mauvais. On se vantait de pouvoir organiser le plus beau et le plus propre des concours, mais on en était très loin ».
« Sept personnes à l'hôpital »L'enduriste résume la journée de manière éloquente : « Sept cavaliers sont partis à l'hôpital avec des fractures et un cheval est mort. Sur les 165 partants, 23 % seulement se sont classés ce qui est extrêmement rare. En général, sur des compétitions de ce niveau, on est au minimum autour de 50 %. Là, même en étant très prudent, ça ressemblait plus à de la roulette russe qu'à autre chose ».
Pour le jeune homme, restera heureusement quelques belles impressions, notamment ces images d'un public nombreux pour encourager les bleus sur le parcours. Une petite touche de douceur pour atténuer un peu l'amertume d'une journée qu'il compte bien effacer dans quatre ans, lors des prochains Jeux équestres.