« Nous n'existons que dans l'intensité »
C'était sa toute dernière conf' de la préparation. Et même si Pierre Vincent ne laisse pas voir grand-chose de ce qu'il ressent, c'est avec une pointe d'impatience qu'il a répondu aux questions de la presse, hier après-midi, à Trélazé. Où ses Braqueuses entameront leur Euro ce soir (21 heures), contre la Lettonie (voir aussi notre article en Pages nationales).
Tout comme ses joueuses, le sélectionneur est impatient d'entrer dans la compétition.
n Avec neuf victoires en autant de matches de préparation, vous avez fait carton plein, souvent avec la manière. On vous surnommerait presque déjà les Invincibles ? Invinciblesæ on ne l'est sûrement pas ! Tout comme on n'est pas nuls non plus. Il s'agissait de matches amicaux, mais nous, nous n'existons que par notre énergie, notre investissement. Donc pas de matches amicaux avec nous : on met toujours de l'intensité ! À Évry, samedi dernier, la Turquie, par exemple, n'a joué que le dernier quart contre nous en configuration de compétition. Ce n'est pas notre façon de procéder.
n Vous avez intégré de nouvelles joueuses au groupe des Braqueusesæ Oui. C'est l'avenir de la sélection, bien sûr. Plusieurs ont été mises à l'essai lors de cette préparation. Après cette échéance, après l'Euro, d'autres viendront. Là, dans un laps de temps aussi bref avant un tournoi majeur, en France qui plus est, il fallait aller au plus pressé.
« Si pertinente si jeune (qu'Ayayi), c'est rare »n Diandra Tchatchouang, et plus encore Valériane Ayayi , sont de jeunes joueusesæ Certes, mais c'est à leur poste (à l'aile NDLR) qu'il y avait besoin de renouveler le groupe. L'une et l'autre ont d'évidentes qualités athlétiques, un abattage intéressant, à l'image du basket français, disons. Diandra est très forte dans le jeu de passes, moins à l'aise au shoot. Valériane met de la vitesse en attaque, lit très vite les situations. Si pertinente si jeune, c'est rare ! Son tir n'est encore pas très fiable, mais elle rentre et elle fait le job. Personne ne lui demande de porter l'équipe. C'est ce que je lui ai dit quand je l'ai sentie un peu anxieuse à l'approche de la compétitionæ
n La répartition des tâches semble très bien organisée au sein de votre staff ? Oui. Je suis persuadé que travailler de cette façon, en staff donc, implique une répartition précise de la charge de travail. ça ne fonctionne qu'en responsabilisant les gens, en leur donnant de l'importance, en leur témoignant de la confiance. (Il s'esclaffe) Moyennant quoi, vous savez, moi, je ne suis là que pour faire le malin devant tout le monde !
« On est moins carrés qu'avant les Jeux »n Compte tenu de l'importance de l'épreuve, avez-vous pu préparer l'Euro comme vous le souhaitiez ? Bon, au coup d'envoi, on n'est pas aussiæ carrés qu'avant les Jeux, car le délai était plus court. Je trouve qu'on commet encore beaucoup d'erreurs défensives : approximations, imprécisions, retardsæ C'est en partie imputable au renouvellement du groupe. On devra ajuster tout ça en compétition, c'est bien plus compliqué qu'en préparation. On manque aussi de précision en attaqueæ
n Notamment devant des défenses de zone, semble-t-il ? Ahæ on n'a pas beaucoup d'adresse, ce n'est pas un secret. Disons qu'on table surtout sur la force, la puissance de notre secteur intérieur.
n Un mot sur les Lettones, contre lesquelles vous entamez votre tournoi ? Elles aussi semblent avoir procédé à un profond renouvellement. Mais le basket letton a ses constantes. Elles sont adroites, agressives, véloces. Le danger provient souvent de l'extérieur, leurs grandes sont traditionnellement capables de shooter et de marquer à trois pointsæ Et tactiquement, c'est très porté sur la défense de zone et ses variations.
« Moi ? Je ne suis là que pour faire le malin devant tout le monde ! »