L'heure espagnole, une solution ?
Le passage à l'heure espagnole dans les commerces berruyers n'est pas pour tout de suite. Ce changement, qui séduit quelques commerçants du centre-ville pour ses avantages, rencontre quelques obstacles.
Le principe. L'heure espagnole consiste à adapter les horaires d'ouvertures des magasins sur celles des commerces de l'autre côté des Pyrénées.
En Espagne, de nombreux commerces ferment en début d'après-midi et rouvrent vers 16 heures. Ils prolongent ainsi leur ouverture jusque dans la soirée, vers 21 heures.
« Il n'y a pas beaucoup de monde dans les rues »Les avantages. Les partisans du passage à l'heure espagnole y voient un confort pour les clients. « Quand il fait chaud, les gens sortent plus tard », constate Catherine Cassard, gérante du magasin de vêtements Escapade.
Frédérique Cadene, responsable du magasin Cop copine, est également en faveur d'une modification des horaires d'ouverture. « Mais pour pouvoir le faire, il faut que d'autres commerces fassent la même chose. »
Même s'il ne se prononce pas en faveur d'un passage à l'heure espagnole, Mickaël Rapeau, responsable de la Bovida, y voit aussi certains intérêts. « Il fait chaud en début d'après-midi. Il n'y a pas toujours beaucoup de monde dans les rues. »
En laissant les magasins ouverts dans la soirée, ils peuvent ainsi attirer une clientèle plus nombreuse qui aurait envie de déambuler lors de ces moments moins chauds.
Les inconvénients. Un passage à l'heure espagnole possède quelques inconvénients qu'il ne convient pas de négliger. Si la fréquentation des rues berruyères est moins importante lorsque la chaleur est écrasante, il reste tout de même une clientèle présente juste après l'heure du repas : « Certaines personnes ont leurs habitudes et il ne faut pas les perturber », ajoute Mickaël Rapeau.
Le début de l'après-midi possède également d'autres avantages. « Certaines personnes sortent du restaurant à ce moment-là », constate Thierry Boyer, président de l'association de commerçants Bourges boutiques en villes.
Le changement ne concerne pas seulement la clientèle. Pour beaucoup de magasins, c'est l'ensemble d'une organisation qui est à revoir. « C'est difficilement gérable pour la vie personnelle, estime Charlène Charles, vendeuse à Rouge-gorge. Ce n'est pas facile quand on termine tard et que l'on n'habite pas à Bourges. »
Les commerçants devraient s'adapter selon leurs effectifs. L'idée n'enchante pas non plus Fanny, responsable de la bijouterie Fanny, dans la rue Mirebeau : « Moi ça ne me tente pas. On a une vie après le travail. »
Le concept n'est pas non plus adapté à chaque domaine d'activité. « Pour nous, cela ne nous apporterait pas grand-chose, vendeuse chez Z. En soirée, les parents se promènent beaucoup moins avec leurs jeunes enfants. »
