Les apparences étaient trompeuses hier après-midi au tribunal correctionnel de Bourges.
Sur le banc des parties civiles, on trouvait un Berruyer de 26 ans au casier judiciaire long comme le bras – dix-sept condamnations.
Sur le banc des accusés, un frère et une sœur guyanais de 21 ans et 28 ans ne se sont jamais frottés à la justice. Il est militaire, elle est mère de trois enfants. Mais ils ont une animosité sans borne pour la victime. Une rancune née semble-t-il autour d’une voiture mal stationnée, d’insultes salées à répétition et de menaces de mort.
Elle a peur de lui. Alors quand elle le voit au centre commercial Cap Nord, le 9 juin dernier, à 10h30, son sang ne fait qu’un tour. Elle va chercher un couteau qu’elle avait caché dans sa voiture, va à sa rencontre escortée de deux frères et une belle-sœur et blesse son adversaire au bras avec la lame. « Je voulais lui faire peur », répète-t-elle devant le tribunal.
Après la blessure, elle raconte que la victime n’a pas baissé les bras pour autant. « Il a dit qu’il allait tous nous tuer. » Le frère militaire entre alors en scène. Il lui met un coup de poing, le rattrape alors que la victime tente de s’enfuir et aligne les châtaignes une fois qu’elle est à terre. « Votre sœur n’était pourtant plus menacée », remarque la présidente, Sylvie Barucco, dans une question affirmative dont elle est coutumière.
Depuis l’agression, ce père d’un enfant n’a pas repris le travail. Son avocat affirme qu’il est blessé physiquement et psychologiquement. Il n’en dément pas : « Elle voulait me tuer. »
Selon la Guyanaise, les menaces n’ont pas fini. Elle a porté plainte plusieurs fois. « Il m’a menacé avec une masse la semaine dernière alors que j’étais avec mon mari et mon frère », s’inquiète-t-elle.
Guillaume Bellavoine