L’Assemblée nationale vient de voter un amendement interdisant la vente aux mineurs, de la e-cigarette. En se basant sur le rapport lié aux dangers de la cigarette électronique réalisé sous l’égide du professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue, président de l’office français contre le tabagisme, l’Assemblée nationale a tranché en appliquant la même règle que celle concernant le tabac : interdiction aux mineurs, pas de publicité.
Le professeur Dautzenberg, dans son étude, préconise que « l’usage de la cigarette électronique soit interdit dans les lieux publics, pas au nom d’un problème de santé mais pour l’exemplarité, car elle peut inciter à fumer.
« Depuis deux ans, la cigarette électronique ne cesse de s’améliorer. Notamment sur la sensation de choc sur la gorge, et le passage de la nicotine dans le cerveau et le sang, qui sont beaucoup plus proches de ceux de la cigarette traditionnelle aujourd’hui », explique encore le président du comité français de lutte contre le tabagisme. (...)
Un million d’adeptes en FranceLe petit dispositif a le vent en poupe. Les magasins fleurissent, les adeptes se multiplient, estimés à un million en France. Vont-ils créer une mode et donner l’envie aux très jeunes pas encore accros au tabac??
« Ici, je n’ai pas une clientèle d’ados ou de jeunes. Plutôt des personnes de quarante ans qui décident de venir pour arrêter de fumer », explique Sabri, qui vient d’ajouter un rayon de cigarettes électroniques à sa boutique Télécom Services, avenue Jean-Jaurès. (...)
Un boulevard d’entrée potentiel vers le tabagisme??« Nous ne savons pas dire quelle est la toxicité réelle de ce dispositif. Nous avons besoin de temps pour connaître les méfaits sur l’organisme. La fabrication de la cigarette électronique n’est pas réglementée, pas standardisée. Elle peut être toutefois intéressante, dans certaines conditions, mais avec un accompagnement », rappellent le Dr Ralison, addictologue, et Mme Gredat, infirmière, de l’Anpaa 18 (*).
Le docteur Mathieu, qui assure les consultations en tabacologie au centre hospitalier de Bourges, estime que « c’est forcément beaucoup moins toxique que le tabac, puisqu’il n’y a pas de combustion, et que la majeure partie des substances toxiques du tabac, qui sont innombrables, provient de la combustion du végétal. Mais nous n’avons pas d’études fiables et bien menées, et nous n’avons pas vingt ans de recul chez des utilisateurs réguliers. Et il y a sans doute des enjeux. » (...)
Laurence Javal
Retrouvez l'intégralité de cet article dans l'édition du jeudi 11 juillet du Berry Républicain.