Apert vaillant, rien d'impossible
C'est au numéro 24 de la rue Saint-Fiacre qu'a vu le jour en 1870 l'entreprise Apert. Une entreprise aujourd'hui spécialisée dans la charpente, la couverture, la zinguerie et la menuiserie.
En ce temps-là, Pierre Apert était couvreur, uniquement. « C'est mon père, Albert, qui a ramené la charpente dans l'entreprise, et moi, la menuiserie, grâce à l'un de mes cousins qui était menuisier », raconte Jean Apert. Quand son grand-père l'a créée, « il n'avait pour seul véhicule qu'une voiture à chien, une cariole tirée par son chien Bataillon ». Un mode de transport un peu rustique à nos yeux, mais qui ne l'ont pas empêché de mener son activité à bien.
À vélo, en ce temps-là« Mon père a repris en 1942. » Et quand Jean a eu l'âge de se mettre lui aussi au travail, il a suivi son père. « On partait dans les fermes faire des charpentes avec les outils sur le vélo », car l'outillage de l'époque n'avait rien à voir avec celui des charpentiers d'aujourd'hui. « Le seul outil électrique de mon père, c'était une scie circulaire. » Alors quand il a repris, en 1971, « mon premier travail a été d'acheter du matériel. J'ai acheté tout ce qu'il fallait pour installer la charpente, un élévateur aussi, et de gros outils de menuiserie ». Des outils, mais aussi une voiture. « On a acheté une vieille bagnole qui datait d'avant la guerre. » Un véhicule bien utile pour transporter ouvriers et matériel, sur les chantiers. « J'ai commencé avec un seul employé, et je suis monté jusqu'à onze. Mais j'ai fini avec sept, et c'était bien assez. » Jean Apert est aussi celui qui a fait construire l'atelier actuel, au numéro 29 de la rue de Saint-Fiacre. Un atelier plus grand que le précédent. Et l'ancien site est devenu la maison de Thierry Apert (et de son épouse), qui est aujourd'hui le patron de l'entreprise. « Quand mon mari a repris en 1996, on a également agrandi l'atelier, et on a refait les extérieurs. On a clôturé, on a remis du bitume On a fait pas mal d'aménagements », se souvient son épouse, Corinne. Et Thierry Apert a gardé la même philosophie que les précédentes générations : faire de la qualité. « On évite de faire du tout prêt. On travaille le bois, on fait les escaliers, on fait toujours des charpentes traditionnelles », rappelle Corinne. Voilà pour les méthodes de travail.
« On forme des apprentis que l'on essaie de garder par la suite »« Et on forme des apprentis que l'on essaie de garder par la suite. Mon beau-père (Jean Apart, NDLR) a toujours fait comme ça. » À ce jour, l'entreprise compte onze salariés, dont deux apprentis. Le 1 er novembre dernier, l'entreprise a d'ailleurs proposé un CDI à un jeune en apprentissage, qui venait de terminer son baccalauréat professionnel. « Quand on peut les garder, on le fait. » Surtout que former un apprenti, « ça prend du temps, et ça a un coût. Mais c'est important pour l'entreprise, car on les forme à notre façon, on leur apprend à faire le travail comme on veut qu'il soit fait ».
Et c'est d'ailleurs parmi ses salariés actuels que Thierry Apert trouvera peut-être un successeur, quand il voudra quitter la tête de l'entreprise. « Il reste encore une bonne dizaine d'années », souligne son épouse. Mais peut-être a-t-il déjà trouvé celui qui écrira les prochaines pages de l'histoire de cette entreprise qui a déjà cent quarante-trois ans.