Conseil municipal : les taux inchangés, les indemnités en baisse

C'est un conseil municipal très technique, presque de pure forme qu'a présidé hier soir Pascal Blanc, maire (UDI) de Bourges.

Mais il a commencé de manière singulière par l'hommage que Véronique Fenoll, première adjointe (UMP), a rendu à Alain Tanton, adjoint démissionnaire (notre édition d'hier).

Toute de noir vêtue, Véronique Fenoll a évoqué celui avec qui elle avait mené campagne pour la municipale et qui a échoué face au maire de Bourges pour la présidence de l'agglo.

Lors d'une intervention qui a surpris par sa gravité, presque le ton d'une oraison funèbre, l'adjointe a évoqué « l'ami et collègue », celui qui « depuis des années a tracé la route, préparé Lahitolle, accueilli des entreprises, développé l'enseignement universitaire ». Et Véronique Fenoll de conclure, dans un silence total, en adressant « un remerciement solennel à Alain Tanton pour le travail qu'il a effectué pour les Berruyers ».

La deuxième grande partie du conseil concernait la constitution des différentes commissions, dont les représentants au centre communal d'action sociale (lire hors-texte).

Mais les deux points les plus importants concernaient le vote des taux et la baisse de l'indemnité des élus.

La maire l'a annoncé dans son propos liminaire : « Je m'étais engagé à ne pas augmenter les impôts locaux. Dans le budget primitif, les taux des trois taxes directes locales ont donc été maintenus. » En clair : 17,44 % pour la taxe d'habitation ; 24,04 % pour la taxe sur le foncier non bâti ; 35,99 % sur le foncier bâti.

« Mais, a ajouté Pascal Blanc, les collectivités locales sont dans une situation difficile avec une baisse constante des dotations de l'État et un transfert régulier de charges. C'est pourquoi il nous faudra dépenser moins, rechercher les moindres économies ».

Jean-Michel Guérineau (PCF) a souligné « l'engagement que vous avez tenu… pas comme d'autres que vous avez trahis. Mais j'avais dit dès septembre qu'il fallait le faire, de même qu'une réforme de l'impôt. Les injustices de l'impôt sont grandissantes via la TVA, l'évasion fiscale et les taxes locales qui reposent sur des bases désuètes. »

Sur ce vote, PS et PCF se sont abstenus.

Quant à la baisse de 5 % de l'indemnité des élus, l'opposition n'a pas apprécié. Hugo Lefelle a mené la charge pour le PS, mais s'est surtout attaché à critiquer les promesses non tenues du maire.

Jean-Michel Guérineau a en revanche souligné les « relents de poujadisme » de cette mesure. « Car la loi a prévu des indemnités pour les élus, à défaut d'un statut. Ce qui est indécent, ce n'est pas l'indemnité des élus, c'est le fait que soixante-sept personnes possèdent autant que la moitié de la population mondiale. Nous ne participerons pas à ce vote. » On notera que le PS s'est abstenu sur ce point.

La maire a rappelé que l'enveloppe des indemnités en 2013 s'était élevée à 504.560 euros e, 2013, et serait de 409.042 euros en 2014. Et Pascal Blanc avait souligné en début de conseil : « Je serai un maire soucieux de la bonne utilisation des fonds publics. »