Deux jours de débats, un lourd constat et quelques pistes. Les états généraux des sports collectifs féminins ont déjà eu un premier mérite : exister. « Aujourd’hui encore, ils souffrent d’une sous-médiatisation et d’un sous-financement », a argumenté Serge Lepeltier, maire de Bourges. « Il reste beaucoup à faire. »
Comme la veille, les différentes tables rondes d’hier ont permis de constater la qualité des intervenants retenus par les organisateurs berruyers, comme leur inépuisable bonne volonté. Il est vrai qu’avec Anny Courtade, présidente du Cannes Volley depuis plus de vingt ans, la cause des sportives dispose d’une ambassadrice de premier choix.
« Les femmes ne sont pas une race sous-développée. On ne devrait même pas avoir à se poser la question de la parité. Pourtant, il faut des fous comme nous pour prêcher la bonne parole. Il n’y a que la solidarité des femmes qui fera bouger les choses. Les obstacles, c’est fait pour être contourné. Il faut que les femmes se battent pour être présidentes de clubs, de ligues, de fédérations, et non pas des rôles en vice quelque chose ! »
Les prises de paroles se teintèrent bien souvent de féminisme, rarement intégriste mais forcément militant. Parce que les problèmes des sportives sont aussi ceux des femmes en société. Il leur faut prouver toujours plus pour pouvoir simplement prétendre à…
Le sport féminin porte de belles valeurs« En se battant, on peut y arriver », tint à positiver la basketteuse internationale Edwige Lawson-Wade qui, dans quelques semaines, remisera la tunique bleue pour revêtir la tenue de vice-présidente de la Ligue féminine. Elle fut rejointe, et c’est un signe plus qu’encourageant, par Jean-Claude Cornillet, le président de Konika Minolta Business Solutions France.
Séduit par la démarche des états généraux, il en a été l’un des partenaires financiers. Comme il sera celui du Tango Bourges Basket, la saison prochaine. Et la vision du sport au féminin du décideur économique qu’il est a de quoi rendre optimiste. « La société change, elle rencontre des difficultés. Les entreprises aussi sont en mutation, les repères sont difficiles à trouver. Dans ce contexte, le sport porte des valeurs très importantes, qu’on peut faire partager à l’ensemble de ses collaborateurs. Et dans le sport féminin, il y a des valeurs encore plus saines. » Que le monde économique peut partager, et donc soutenir.
Hervé Le Fellic